L'édito d'Olivier Biscaye : "L'affaire Depardieu et le soupçon qui oblige"
On peut être un fan absolu de Depardieu et ne pas goûter à son dernier rôle. On peut être attaché à la présomption d’innocence et ne pas oublier que deux plaintes pour viol et agression sexuelle sont en cours de traitement par la justice.
Dans le monde merveilleux des artistes, on ne touche pas aux totems. Gérard Depardieu est l’un d’entre eux. "Se priver de cet immense acteur serait un drame, une défaite. La mort de l’art. La nôtre", ose carrément la cinquantaine de ses copains dans leur tribune publiée hier.
Dans leur univers, on s’indigne en caste, on glorifie "l’esprit gaulois" pour justifier l’indéfendable et repousser la "terreur morale", on s’en prend aux médias qui alimentent bien sûr cette ignoble machine.
La justice n’a vraiment pas besoin d’un lynchage supplémentaire
On peut être un fan absolu de Depardieu, comme de la plupart des illustres signataires, et ne pas goûter à leur dernier rôle.
On peut être attaché à la présomption d’innocence, et donc au respect des arguments de celui que tout accuse, et ne pas oublier que deux plaintes pour viol et agression sexuelle sont en cours de traitement par la justice, qui n’a vraiment pas besoin d’un lynchage supplémentaire.
Si dans un état de droit, soupçon ne vaut pas condamnation, le soupçon oblige à une certaine retenue, à tout le moins de la mesure.
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