"Ce navire est un outil pédagogique extraordinaire" : Mathieu Combot, capitaine du Belem
Le commandant Mathieu Combot est le capitaine du Belem. Originaire de l’île de Batz, diplômé de l’École nationale supérieur maritime, il a rejoint l’équipage en mars 2018. Il en prendra le commandement trois ans et demi plus tard.
Le commandant Mathieu Combot est la capitaine du Belem. Originaire de l’île de Batz, diplômé de l’École nationale supérieur maritime, il a rejoint l’équipage du Belem en mars 2018. Il en prendra le commandement trois ans et demi plus tard.
Le Belem a la particularité d’accueillir à son bord un équipage professionnel, des marins en formation mais aussi des matelots amateurs. Comment gère-t-on tout ce petit monde ?
Cette cohabitation, c’est notre cœur de métier. On a cette mission de transmission de nos savoir-faire et de nos techniques de manœuvres inscrite dans la feuille de route du Belem. On est même formés pour cela. Ce trois-mâts, c’est un outil pédagogique extraordinaire à destination de gens qui ne connaissent pas forcément bien la voile. Mais pour que tout fonctionne, il faut une organisation bien rodée à bord
Vous avez rallié Sète depuis Antibes avec une trentaine de jeunes héraultais et gardois à bord. Certains parlent déjà de s’engager avec vous…
Dans ma carrière, je n’ai encore jamais vu revenir l’un de nos stagiaires en tant que membre d’équipage permanent. Mais j’espère que cela arrivera ! Ce qui se produit, par contre, c’est qu’un passage sur le Belem crée des vocations. Peut-être que l’un des jeunes se retrouvera, bientôt, sur un autre navire.
On a la chance d’avoir un outil de travail vieux de 128 ans, qui a traversé les générations et que l’on maintient en état de naviguer. C’est ce qui est exceptionnel avec ce navire. Mais c’est aussi un bateau exigeant dans ses manœuvres, puisqu’il nous faut une trentaine de personnes pour hisser les voiles et pour virer de bord. De cette limite, on en a fait un outil dans notre approche avec les jeunes stagiaires. C’est dans ces moments-là que l’on inculque nos valeurs d’entraide, de solidarité, les règles de vie en collectivité… On ne fait rien tout seul sur le Belem et on se satisfait ensemble du travail accomplit.
Cette mixité dans l’équipage est-elle la clé de la longévité du Belem ?
C’est en tout cas ce qui permet en partie au Belem de subvenir à ses frais de fonctionnement. Notre trois-mâts a connu de multiples vies. Mais quand la Caisse d’Épargne l’a racheté à la fin des années 70, elle a fait le choix de le transformer en navire école pour tous. En tant que monument historique, nous pouvons prétendre à des subventions mais une partie de notre financement est assurée par nos matelots passagers, qui ont l’occasion de s’immerger dans notre quotidien. Il faut cependant rappeler que l’objectif du Belem n’est pas de faire de l’argent, mais de poursuivre son histoire.
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