Et si l’IA nous aidait à faire face aux inondations des épisodes cévenols ?
Une expérience de gestion de crise avec une intelligence artificielle s’est tenue, ce mercredi 24 avril, dans des locaux spécialisés d’IMT Mines-Alès.
Trois grandes salles d’IMT Mines-Alès équipées d’ordinateurs, de téléphones et de grands écrans interactifs. L’endroit ressemble aux cellules de crise que les autorités locales peuvent établir pour mieux coordonner les actions face à d’événements graves. C’est le but.
Toute la journée ce mercredi 24 avril, une vingtaine de personnes ont participé à une simulation de gestion de crise. Le scénario : une inondation fulgurante d’Anduze par le Gardon que doit affronter une équipe municipale. Tous reçoivent, en temps réel, les données montrant l’évolution de la crue.
L’expérience est jouée par deux équipes distinctes. Séparées, pour analyser ensuite les différentes stratégies mises en place. Chaque équipe s’organise autour d’un coordinateur qui répartit les tâches et les directives. Elles sont encadrées par une troisième équipe de “maîtres de jeux”, qui décident de la suite du scénario et des imprévus qui peuvent arriver pendant la catastrophe. Ils jouent aussi le rôle de la préfecture, des médias et des pompiers en contact avec la “commune”.
Une formation non négligeable
Scientifiques, étudiants, pompiers, employés de l’Agglo et même un élu d’Anduze figurent parmi les équipes en question. Premier adjoint de la maire Geneviève Blanc, Jacques Faïsse est, malheureusement, le seul élu convié à l’expérience qui a pu faire le déplacement.
Selon ses dires, cette journée ne devrait pas être considérée comme du temps perdu : "Cela nous apportera plus d’organisation". Car il reconnaît avoir déjà dû faire face à des catastrophes, "sans expérience ni expertise. Dès notre arrivée à la mairie en 2020, on a été confronté à de graves inondations. Quand on débarque et que ça nous arrive comme ça, ça peut se transformer en improvisation."
Bientôt avec l’IA ?
Seulement, en plus de la pédagogie, le jeu sert aussi de lieu d’expérimentation de nouvelle technologie. Car l’un des groupes, sans le savoir, reçoit des informations issues d’une intelligence artificielle. L’autre non. Cette “HydrIA” (tel est son nom) a pour but, selon ses développeurs, d’apporter des prévisions rapides et fiables sur l’évolution de la crue. L’équipe qui ne reçoit pas ces informations travaille avec les “traditionnelles” de Vigicrues.
"On va ensuite examiner la différence", résume Anne Johannet, directrice du projet de recherche HydrIA. "Durant la simulation, on a pu rapidement apercevoir que les réalisations des équipes étaient différentes."
Ces analyses, combinées à d’autres, devraient ainsi démontrer la pertinence et la rapidité, ou pas, des prévisions calculées par l’intelligence artificielle. L’espoir, ici, serait d’avoir un futur allié permettant aux équipes de terrain de mieux se préparer et de mieux agir pendant les interventions.
La plateforme "Simulcrise"
Ce simulateur de gestion de crise est présent depuis plusieurs années dans les locaux d’IMT Mines-Alès. Financé par la Région Occitanie et l’Europe, il offre la possibilité à des publics professionnels et institutionnels (collectivités, entreprises, Sécurité civile, enseignants…) de mettre en application des techniques de gestion de crise à distance, afin que les meilleures décisions soient prises pour éviter un maximum de drames. La simulation peut créer divers scénarios de catastrophe, à commencer par les inondations et les incendies.
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