Un enfant meurt de maltraitance physique tous les cinq jours en France : le constat accablant de l’Académie de médecine
Moyens insuffisants, diagnostics sous-estimés… après l’alerte des magistrats sur l’enfance en danger, le 6 mai dernier, les médecins montent à leur tour au créneau.
Dans un rapport succinct, mais extrêmement alarmant de vingt pages, l’Académie nationale de médecine alerte : tous les cinq jours, en France, un enfant meurt de maltraitance physique.
Un chiffre choc alors que l’Assemblée nationale a lancé, le 30 avril dernier, une commission d’enquête sur les dysfonctionnements de l’aide sociale à l’enfance (ASE). Le constat intervient également après que le 6 mai, le syndicat de la magistrature a fait l’état des lieux d’un "système qui craque", 3 335 placements d’enfants en danger ne sont pas exécutés selon les magistrats.
Cette fois, ce sont les médecins qui alertent, et qui font des recommandations pour "améliorer le repérage, le diagnostic et la prise en charge dans le secteur de la santé". Car "les violences subies durant l’enfance représentent une lourde perte de chance en termes d’espérance de vie, de santé, de développement et d’insertion", rappellent-ils.
Ce rapport, "limité aux maltraitances physiques, n’aborde pas les maltraitances sexuelles", précisent-ils.
Un enfant sur dix maltraité
"Le diagnostic reste sous-estimé", voire "banalisé", estiment-ils. Selon eux, "un enfant sur dix" est maltraité, "toutes catégories de maltraitances confondues".
Autre constat : malgré les "récents plans ministériels qui prévoient de nombreuses mesures de protection dont le déploiement d’unités d’accueil pédiatriques des enfants en danger", les UAPED, l’Académie pointe "une insuffisance persistante des moyens humains dans les secteurs des UAPED, de médecine scolaire, de PMI et de pédopsychiatrie".
L’Académie émet six recommandations : "Une hospitalisation prioritaire de tout enfant victime ou suspect de maltraitance jusqu’à ce que tous les éléments du diagnostic soient établis" ; "un renforcement des moyens humains des UAPED en y intégrant un temps de pédopsychiatrie" ; "un renforcement du repérage des situations à risque dès la maternité" ; "un renforcement de la protection et de l’accompagnement des médecins afin que ceux-ci n’hésitent plus à signaler les situations de maltraitance" ; "l’extension du périmètre du numéro 119", numéro d’alerte de l’enfance en danger, "aux médecins et personnels de santé" ; "la création d’un registre national pour suivre l’épidémiologie et juger de l’efficacité des mesures prises".
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