Elle a acheté un millier de comprimés de Tramadol en volant des cartes vitales : elle est condamnée à 30 mois de prison
Au tribunal de Béziers, la prévenue a été condamnée à deux ans et demi d’emprisonnement dont 21 mois assortis d’un sursis probatoire pour avoir dérobé des cartes vitales et des cartes bancaires.
Les pleurs de la prévenue ont résonné dans la salle du tribunal de Béziers lors des réquisitions du procureur de la République. "Les faits sont clairs, vous allez entrer en voie de condamnation, a-t-il asséné. Je propose deux ans d’emprisonnement sans aménagement de peine possible, ainsi que la révocation du sursis de sa précédente condamnation prononcée par la juge d’application des peines de Montpellier." Sur le banc de la salle d’audience, Mme H. s’est prise la tête entre les mains, ne contrôlant plus son émotion.
Âgée d’une trentaine d’années, cette Biterroise a, à plusieurs reprises, volé des cartes vitales afin de s’acheter des substances psychotropes. Du Tramadol en l’occurrence. Elle a également soustrait des cartes bancaires à leurs propriétaires et obtenu ces mêmes substances à l’aide de fausses ordonnances. Trente boîtes ont été acquises dans les pharmacies de Béziers et aux alentours, soit l’équivalent de 1 000 comprimés. Le mode opératoire ? Toujours le même : réalisant des ménages dans diverses crèches, elle dérobait les cartes vitales dans les sacs à main des employées. Des vols qui ont commencé en novembre 2023 et qui se sont poursuivis jusqu’à son interpellation le 20 février dernier, et son placement en garde à vue.
"Je reconnais la totalité des faits"
"Je reconnais la totalité des faits, a avoué la prévenue, en larmes. J’ai été mise sous Tramadol suite à mon cancer. Ce médicament a des effets euphorisants, c’est la seule chose qui me permettait de tenir. Je sais que j’ai besoin de me faire soigner.
- Pourquoi ne pas l’avoir fait avant ?, l’a alors coupée la présidente
- J’ai tenté de me sevrer toute seule, mais c’était compliqué car j’étais à la rue. Je devais répondre aux besoins de mes enfants."
C’est d’ailleurs sur cette situation personnelle qu’a appuyé son avocat Me D’Alimonte. "La peine doit être adaptée à la situation de ma cliente. En écoutant son histoire, on n’imagine pas un instant qu’elle puisse être incarcérée."
Le tribunal clément
Il a ensuite détaillé : "Vous avez affaire à une femme seule qui a ses trois enfants à charge, dont deux en situation de handicap, et sans la moindre aide financière de leurs pères. Elle a été battue par son précédent compagnon, elle n’était pas en capacité de solliciter de l’aide."
Une plaidoirie qui a eu le mérite de toucher le tribunal. La prévenue a été déclarée coupable des faits et condamné à 30 mois d’emprisonnement dont 21 mois assortis d’un sursis probatoire pendant un délai de 2 ans. Elle a bénéficié d’un aménagement ab initio, ce qui lui permettra d’effectuer sa peine à domicile, sous surveillance électronique. Elle devra enfin s’acquitter des préjudices, moral et matériel, des parties civiles, ainsi que d’une obligation de soin et de travail.
J'ai déjà un compte
Je me connecteVous souhaitez suivre ce fil de discussion ?
Suivre ce filSouhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?