"Il voulait en finir avec elle, il était comme possédé" : un chauffeur de tram sauve la vie d'une Montpelliéraine étranglée par un SDF

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    Les quatre enfants de ce Védasien peuvent être fiers de leur papa. Midi Libre - JEAN-MICHEL MART
Publié le , mis à jour

TEMOIGNAGE EXCLUSIF. N’écoutant que son courage, Sofian Aissani, chauffeur de tramway âgé de 33 ans, salarié de TaM depuis dix ans, a sauvé la vie d’une Montpelliéraine de 24 ans violemment agressée dans la rue par un sans domicile fixe âgé de 54 ans, ce mardi 14 mai à 5 h 30 du matin.

Quel acte héroïque ! Selon les policiers, sans votre intervention, cette jeune montpelliéraine de 24 ans était vouée à une mort quasi certaine.

Je reste persuadé en effet que si je n’étais pas intervenu, il n’aurait pas lâché prise. Il aurait continué ses pressions et c’était fini pour elle. La scène était très choquante. J’ai vu des bagarres en boîte de nuit et des altercations quand j’étais contrôleur mais une agression d’une telle violence jamais de ma vie. Il avait des doigts qui faisaient le double des miens et il avait une force, pour un homme de 54 ans, impressionnante.

D’ailleurs, quand je l’ai plaqué, j’ai eu l’impression de bousculer un mur. Il était vraiment carré. Pour moi, ce jour-là, il voulait en finir avec elle, il était comme possédé. Il faisait peur, il avait des tatouages partout sur le visage, était complètement désorienté et tenait des propos incohérents.

Dites-nous ce que vous avez vu quand vous êtes arrivé, ce mardi 14 mai à 5 h 30, à l’arrêt Albert-1er.

J’ai vu, sur le côté, deux personnes au sol dont l’une était à califourchon sur l’autre. Comme il était très tôt, je n’ai pas percuté tout de suite. Je me suis d’abord dit qu’il s’agissait de deux SDF qui se bagarraient, comme c’est souvent le cas. Mais d’un coup, les baskets blanches de la jeune femme ont attiré mon attention. Ce sont les mêmes que souhaite ma fille et, en pensant à ça, je me suis dit qu’il y avait un problème.

Alors j’ai pris la décision de mettre le tramway aux clous, à l’arrêt de précision, pour ne pas mettre les passagers en danger quand j’allais ouvrir les portes. Mais aussi pour ne pas bloquer le carrefour et éviter qu’il y ait des zones de tensions sur les câbles.

Vous aviez le droit de quitter votre poste ?

On a des consignes, c’est vrai, qui nous interdisent de sortir de notre loge pour assurer notre sécurité. Mais là, ça a été plus fort que moi. D’autant que dehors personne ne bougeait. Je ne pouvais pas être spectateur d’une telle scène de violence.

Fermer les yeux, ce n’était pas possible pour moi, même s’il était vraiment gaillard. Je me suis dit que mon intervention, même infime, pouvait créer un moment d’inattention qui permettrait au moins à la victime de rouler sur le côté.

Et que s’est-il passé quand vous êtes sorti ?

En fait, j’ai eu un coup d’adrénaline et je suis parvenu à bien le plaquer puis à le coller contre le mur. J’ai ensuite demandé aux usagers du tram d’appeler la police. Ils sont arrivés en trombe. De mon côté, je suis parvenu à le bloquer en mettant mon genou sur son plexus.

Puis j’ai demandé à un passager de mettre la victime sur le banc pour qu’elle reprenne ses esprits. Elle était toute bleue, quasiment inconsciente. J’ai compris que c’était une tentative d’homicide quand j’ai vu les marques qu’elle avait au niveau du cou.

Toute cette violence pour un briquet

Selon le témoignage de la victime, ce matin-là, le mis en cause, qu’elle ne connaissait ni d’Ève ni d’Adam, lui a demandé un briquet alors qu’elle attendait le tram. Et quand elle lui a dit qu’elle n’en avait pas, il est entré dans une colère noire en lui hurlant dessus.

Pour le calmer, elle a sorti son portefeuille en lui proposant de lui donner de l’argent pour qu’il puisse aller s’en acheter un. C’est là que la situation a dégénéré et a basculé dans la violence. Le quinquagénaire s’est mis à la frapper puis il l’a attrapée par les cheveux, la fait chuter au sol et la traîner sur les voies de tram. Puis il s’est mis à califourchon sur elle et a commencé à l’étrangler...

Vous avez eu des nouvelles d’elle depuis ?

Non, je n’en ai pas eues. Je me rappelle de son nom et de son prénom et pense tous les jours à elle. J’espère qu’elle va bien. Quant au mis en cause, je sais juste qu’il a été hospitalisé d’office à la Colombière.

C’est la première fois que vous sauviez une vie ?

Non, en novembre 2021, j’avais fait une réanimation cardiaque qui avait duré presque une heure avec une personne qui avait fait un malaise dans mon bus, à l’arrêt Cité Roger. Ce n’avait pas été médiatisé mais j’avais eu les honneurs du maire. Cette fois-ci, j’ai déjà eu les félicitations de mon directeur Loïc Messner. Ça fait vraiment chaud au cœur.

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