VIDEO. "On va pas les manger, on va pas les pervertir" : premier rugbyman pro ouvertement gay, Jérémy Clamy-Edroux revient sur son coming-out
Le média Konbini a partagé sur ses réseaux sociaux une intervention de Jérémy Clamy-Edroux, qui a été le premier rugbyman professionnel à parler ouvertement de son homosexualité.
Il a été l’un des premiers à briser une omerta encore trop persistante dans le monde du sport, et tout particulièrement du sport masculin. Premier rugbyman professionnel à assumer son homosexualité alors qu'il était joueur de Rouen en Pro D2, Jérémy Clamy-Edroux revient sur son coming-out dans le format Speech de Konbini, diffusé ce vendredi 17 mai, à l'occasion de la journée internationale contre l'homophobie.
Il explique que les questions autour de sa sexualité ont commencé très tôt "déjà à l’école primaire je regardais plus les garçons que les filles", dit-il. Alors qu’il a commencé le rugby à 9 ans, dès 14 ans il commence à en parler à ses copains en disant qu’il pensait être bi. Puis à 16 ans, il révèle son homosexualité à ses frères et soeurs "qui l’ont très bien pris".
"Oui, je suis gay et alors ? T'es jaloux? "
— Konbini news (@konbininews) May 17, 2024
Le rugbyman Jérémy Clamy-Edroux raconte comment il a fait son coming-out et libère la parole sur les questions LGBTQI+, encore taboues dans le milieu du sport. pic.twitter.com/UHtMaOrzNE
C’est auprès de son père, que Jérémy Clamy-Edroux a plus de mal à faire son coming out. "Je ne l’ai pas pris entre quatre yeux je l’ai fait d’une manière totalement indiscrète avec un documentaire qui s’appelle Faut qu’on parle sur Canal +". Ce documentaire, sorti en 2021, avait fait grand bruit et avait mis en lumière le tabou de l’homosexualité dans le sport.
"Ce n’est que de l’amour"
"L’amour d’un parent doit être plus fort que l’homophobie. Mon père me l’a prouvé et ça c’était cool", explique le rugbyman, qui invite tous les parents à en faire de même. "J’aime les hommes, c’est comme ça, il faut l’accepter mais surtout pas oublier que ce n’est que de l’amour", dit-il en évoquant une société "qui régresse parfois" et en rappelant le rôle immense des parents pour soutenir leurs enfants dans leurs sexualités.
Concernant sa profession, Jérémy Clamy-Edroux estime que ça a été plutôt facile. Au travail "je suis Jérémy Clamy-Edroux qui fait du rugby, je ne suis pas Jérémy Clamy-Edroux dans une backroom". "Ce qui comptait c’est que je sois bon sur le terrain et pas dans mon lit". Malgré l’image virile qui colle au sport qu’il pratique et les discours trop souvent entendus comme "on n’est pas des pédés", Jérémy Clamy-Edroux ne s’est jamais posé la question d’arrêter.
"J’invite toutes les personnes qui se privent d’un sport ou d’une activité par rapport à leur physique ou leur sexualité d’arrêter de se cacher. Au contraire, sortez de votre placard, sortez de votre chambre, d’où vous êtes et amusez-vous".
Pour lui, c’est essentiel de s’ouvrir aux autres. "De sortir, de dialoguer avec des personnes différentes, de leur montrer qu’on n’est pas des animaux, on ne va pas les manger, on ne va pas les pervertir, on ne va pas les détourner, on est juste là pour s’amuser".
Jérémy Clamy-Edroux rappelle que l’homophobie reste très ancrée dans la société et qu’en 2024, un couple homosexuel qui se tient la main ou qui s’embrasse dans la rue risque toujours de se faire agresser.
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