Feria de Nîmes : triomphe de Tomas Rufo devant un grand lot de Victoriano del Rio

  • Tomas Rufo a ouvert sa deuxième Porte des Consuls.
    Tomas Rufo a ouvert sa deuxième Porte des Consuls. Midi Libre - MIKAEL ANISSET
  • Le toreo classique de Tomas Rufo a convaincu les aficionados.
    Le toreo classique de Tomas Rufo a convaincu les aficionados. Midi Libre - MIKAEL ANISSET
  • Sébastien Castella a perdu la porte des Consuls avec l'épée.
    Sébastien Castella a perdu la porte des Consuls avec l'épée. Midi Libre - MIKAEL ANISSET
  • Emilio de Justo a perdu deux oreilles de son second toro avec le descabello.
    Emilio de Justo a perdu deux oreilles de son second toro avec le descabello. Midi Libre - MIKAEL ANISSET
Publié le , mis à jour
Stéphan Guin

Victoriano del Rio a lidié trois toros importants à Nîmes dans une corrida où Tomas Rufo a ouvert la Porte des Consuls. La moisson aurait mérité de prendre une tout autre ampleur sans les échecs aux aciers de Sébastien Castella et Emilio de Justo qui ont perdu, chacun, deux oreilles. Pour la troisième fois de la Feria, les arènes étaient pleines.

Victoriano del Rio a embarqué pour Nîmes une corrida correctement présentée et armée qui a offert un jeu intéressant durant les six combats. Trois toros se sont révélés excellents et le 3e a été primé d’une vuelta posthume et le 5e aurait mérité le même sort sans la bronca qui est descendue des tribunes après les multiples échecs de De Justo au descabello qui ont fait tomber le soufflet.

Mais ces trois Victoriano del Rio (3e, 4e et 5e) ont réuni tous les critères que l’on peut exiger d’un toro brave : engagement sous la cavalerie, promptitude, classe, noblesse, fond et transmission dans le dernier tercio.

Porte des Consuls pour Tomas Rufo

Tomas Rufo a été le triomphateur de cette corrida avec trois oreilles. Si le dernier trophée est arrivé au terme d’un effort important après une pétition minoritaire, le torero de Tolède a déployé de gros efforts pour compenser le peu de classe et la charge brusque du Victoriano del Rio. L’épée finale était exemplaire et la "salida a hombros" lui a été offerte. Mais l’essentiel est ailleurs. Alors qu’il a suscité les plus grands espoirs comme novillero et à ses débuts comme matadors de toros, le Tolédan a connu une temporada mitigée en 2023. Cette année, il retrouve tout son talent et son toreo classique et sans fioriture obtient tous les suffrages des aficionados. Sa première faena devant un grand toro de Victoriano a été un modèle de classicisme. Les séries sur les deux rives s’enchaînaient et chaque passe respirait le bon toreo avec des passes profondes par le bas en dessinant un superbe arc de cercle.

Toute la beauté de la simplicité en appliquant les canons de la tauromachie. Il a mis fin au combat avec une grande épée et deux oreilles incontestables le récompensaient.

Emilio de Justo semblait se ressentir par moments de sa vieille blessure et de son tampon subi à Madrid deux jours avant. Son premier adversaire se laissait faire mais manquait de dimension et il a semblé passer en force pour réciter sa tauromachie profonde. Il a ensuite hérité d’un grand toro où il a réalisé une faena de deux oreilles. La puissance et la profondeur sont sa marque de fabrique. Mais, il lui manque certainement de la finesse et d’une dimension artistique pour briller totalement face à ce type de bétail. Après une belle épée à la seconde tentative, il a fini sous les sifflets après avoir multiplié les échecs aux aciers.

Le trône d’El Juli récupéré par Castella

Si Andres Roca Rey est l’incontestable numéro un et le seul torero qui remplit toutes les arènes du monde, El Juli a laissé le trône du toreo sur lequel il régnait fermement depuis quinze ans après sa retraite en septembre dernier à Séville. Avec ses triomphes à Madrid, Mexico et Séville au cours des douze derniers mois et la dimension que démontre Sébastien Castella depuis l’été 2023, le trône n’est pas resté longtemps vacant. Le Biterrois s’est fermement assis dessus.

Ses deux corridas à Nîmes ont démontré que son toreo a pris une dimension supplémentaire et exceptionnelle. Il brille par sa dimension artistique, sa toreria devant le toro, la lenteur de ses passes. Il donne l’impression de toujours trouver le potentiel de chaque toro pour en extraire la quintessence. Sa maturité et sa sérénité sautent aux yeux. Il est parvenu à couper une oreille de son premier toro, sans qualité notoire, en trouvant le rythme et les terrains idoines pour construire une faena tout en rythme et temple.

Il a ensuite hérité d’un excellent toro de Victoriano del Rio avec le dossard 4 et il a composé un nouveau récital avec cinq séries sur les deux rives à la profondeur et au rythme exquis avec une dimension artistique magnifique. Les deux oreilles et une 19e Porte des Consuls lui étaient déjà promises mais le succès s’est échappé à l’estocade.

Suite à ses seux prestations dans l’amphithéâtre, Castella abordera en pleine confiance ses deux rendez-vous madrilènes. En deux jours, il a justifié sa présence à quatre reprises pour cette temporada nîmoise 2 024.

 

La fiche de la corrida

Arènes de Nîmes.

11 500 spectateurs.

Toros de Victoriano del Rio. Vuelta au 3e.

Sébastien Castella : oreille et vuelta après avis.

Emilio de Justo : silence après avis et silence après deux avis.

Tomas Rufo : deux oreilles et oreille.

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Les commentaires (1)
levilain Il y a 13 jours Le 20/05/2024 à 09:55

Je n'ai vraiment pas vu la même corrida. Je ne suis pas étonné par le compte rendu... toujours élogieux ou au moins transparent avec des phrases sans véritable sens. J'ai vu un artiste SC et deux apprentis bucherons.. tant mieux si le public a suivi.