Agression de Samara : ce qu'il s'est réellement passé heure par heure, le 2 avril à proximité du collège Arthur-Rimbaud à Montpellier

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Le ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse révèle ce mardi 30 avril 2024, le rapport de synthèse de l’enquête administrative concernant l’agression de Samara, élève du collège Arthur-Rimbaud.

Le collège où était scolarisée Samara, une adolescente de 13 ans violemment agressée le 2 avril 2024 par d’autres élèves, n’a pas fait preuve de négligence, a déclaré ce mardi 30 avril 2024 Nicole Belloubet, la ministre de l’Éducation, rapportant les conclusions d’une enquête administrative.

Une matinée qui s’est déroulée "normalement"

La matinée du mardi 2 avril se déroule normalement au sein du collège Arthur-Rimbaud. En cette fin de trimestre, des réunions de remises de bulletins sont prévues au cours de la journée avant le début des vacances de printemps qui débutent le vendredi de cette même semaine. La mère de Samara se rend au collège pour une réunion. Ne pouvant assister à la remise des bulletins de sa fille Samara en fin de journée, elle prend un rendez-vous téléphonique avec son professeur principal pour la mi-journée afin d’échanger sur les résultats et l’orientation scolaire de sa fille.

Ce mardi matin, Samara est en classe et quitte l’établissement à 11 h 30 pour sa pause méridienne. Elle reviendra pour son cours de 13 heures. Lorsque le professeur principal de Samara sort du collège à 12 h 30, il aperçoit Samara qui a une altercation verbale avec un autre élève. Celui-ci lui reproche d’avoir pris une photo de lui, à son insu, avec l’intention de la poster sur un compte "Fisha2". Samara refuse de montrer son portable à l’élève et au professeur principal qui le lui demande afin de régler leur différend. Suite à l’intervention d’une autre élève, présente sur le parvis du collège, qui atteste du fait que Samara n’a pas pris de photo, la situation s’apaise.

Peu de temps après, un groupe de quatre ou cinq jeunes qui ne sont pas scolarisés au collège s’approche et demande à Samara de venir car ils veulent lui parler. Les jeunes ne sont pas agressifs et demandent à Samara de la suivre à l’écart. Ils évoquent dans leurs propos les réseaux sociaux. Samara est calme et dit à son professeur, qui lui pose la question, ne pas les connaître, ni savoir ce qu’ils voulaient. Le professeur principal interrompt une conversation qu’il avait avec un membre du personnel du collège et s’interpose en leur demandant de partir. Ils insistent puis partent et quittent le parvis. Le professeur principal appelle la mère de Samara, comme convenu entre eux, pour parler du 2e trimestre de sa fille.

Il est 12 h 43. Il commence par relater la première séquence sur l’histoire de la photo. La mère souhaite parler à sa fille et lui demande de montrer son portable au professeur. Le professeur n’insiste pas plus car le conflit est clos, le garçon s’est retiré, et il n’estime plus nécessaire de regarder le contenu du téléphone de Samara. Puis il évoque la 2e séquence avec la venue d’un groupe de jeunes voulant parler à Samara. Le professeur principal indique avoir invité la mère à venir chercher sa fille mais sans plus d’insistance dès lors que rien ne laissait présager qu’il pourrait y avoir un potentiel risque pour Samara à la sortie des cours. Sa mère s’engage à venir la chercher.

La mère de Samara dit, de son côté, que le professeur lui aurait dit : "qu’il craignait pour sa fille qu’elle se fasse agresser". La mission n’a pas pu avoir confirmation de ces propos. Leur conversation se prolonge, sans manifestation d’inquiétude, sur les résultats de Samara au 2e trimestre et sur des points concernant son orientation. Samara est rentrée dans le collège pour reprendre ses cours à 13 heures lorsque le professeur quitte le parvis du collège.

La mère dit "avoir appelé l’établissement"

La mission établit que le professeur principal quitte l’établissement convaincu que la question est réglée, que la mère est informée de ce qui vient de se passer, qu’elle ne manifeste pas d’inquiétude particulière à ce moment et qu’elle viendra à la sortie. Le cours normal de la journée reprend. Il estime qu’il lui suffira de faire un compte rendu des évènements à la vie scolaire à son retour au collège pour la réunion de 17 heures. Entre 13 heures et 14 heures, la mère de Samara dit avoir appelé l’établissement à deux reprises pour demander que sa fille ne sorte pas du collège à la fin de ses cours. Elle atteste, de façon précise, avoir pu parler à la vie scolaire et passer sa consigne. Pour autant, après avoir entendu l’ensemble des personnes directement concernées par ces potentiels appels, et procédé à des vérifications, rien ne corrobore les propos de la mère de Samara.

La mission n’a donc pas pu récupérer de preuve objective ni par conséquent établir la réalité de ces deux appels et donc de sa demande de garder Samara à l’intérieur de l’établissement. Entre 14 heures et 16 heures, Samara est en cours. Elle exprime le souhait de se rendre à l’infirmerie sans pour autant préciser, au professeur et au personnel soignant, de raison particulière autre qu’un mal de tête. La sortie des cours entre 16 h 10 et 16 h 25 s’effectue normalement. Jusqu’à 17 heures le parvis est calme. Il n’y a eu aucun attroupement, aucun regroupement visible, ni aucun bruit suspect. Des parents sont présents. Ils attendent la réunion de remise des bulletins de 17 heures.

Entre 16 h 25 et 16 h 30 que l’établissement reçoit un appel de la mère de Samara qui demande si sa fille est sortie, si elle a pris le bus et s’il y a un attroupement devant le collège ou si des jeunes attendent. On lui confirme que sa fille est sortie et que le parvis est calme sans attroupement. La mère de Samara déclare avoir rencontré des difficultés sur le trajet vers le collège qui l’ont mise en retard. Elle retrouve sa fille en chemin et la prend en charge après l’agression qu’elle vient de subir. S’agissant de l’agression et de son lieu précis, seule l’enquête judiciaire est compétente pour en déterminer l’emplacement et le déroulement exacts.

L’agression ne se serait pas déroulée devant le collège

Au regard des témoignages recueillis, la mission note cependant que l’agression ne se déroule pas devant l’établissement comme cela a pu être dit ou écrit. Peu avant 17 heures, donc peu après l’agression de Samara, son professeur principal revient vers le collège pour sa réunion de remise de bulletins. Il aperçoit un attroupement à environ 200-300 mètres du collège (hors champ visuel du parvis du collège). Il s’interpose. Une fille et un garçon du collège se disputent au sujet de l’agression de Samara. Il y a beaucoup d’émotion parmi les élèves. Entre 17 heures et 19 heures, l’information sur l’agression qu’a subi Samara et sa gravité, va être progressivement connue et communiquée aux responsables de l’établissement qui sont en réunion de fin de trimestre avec les parents d’élèves et en conseil d’administration. Les contacts sont pris avec la police, les autorités académiques et la mère de Samara

Après avoir entendu l’ensemble des acteurs impliqués dans le déroulement de la journée du mardi 2 avril, la mission souligne que :

  • bien que Samara ait été interpellée par des jeunes, à deux reprises avant 13 heures, la situation apparaissait comme réglée et apaisée pour le professeur principal présent lors de ces échanges. Rien ne pouvait laisser penser, au regard des informations dont il disposait, que Samara courait un quelconque danger, Samara elle-même ayant dit ne pas connaître le groupe qui l’avait interpellée et ne pas savoir de quoi il s’agissait ;
  • bien que Samara ait pu paraître préoccupée en cours dans l’après-midi, elle n’a pas donné de raison particulière aux personnes qui lui ont explicitement demandé si elle avait des problèmes ;
  • bien que la mère de Samara affirme avoir appelé le collège à deux reprises entre 12 h 30 et 14 h pour demander que sa fille ne sorte pas du collège après les cours, ces affirmations ont été contredites par plusieurs témoignages. Aucune preuve d’une autre nature n’a pu être apportée.

Après avoir établi et analysé une chronologie précise des faits concernant Samara, la mission estime que rien ne permettait d’anticiper le risque de guet-apens dirigé contre elle.

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Les commentaires (11)
sulfate Il y a 14 jours Le 02/05/2024 à 14:18

C'est normal il y a plus de justice .
De plus quand on voit la justice familiale qui élimine les pères de famille de la vie des enfants qui parfois est plus violente que la racaille au nom du droit des femmes c'est la porte ouverte à la délinquance , la haine etc ... c'est dejat une violence que subissent ces jeunes, sans compter qui sont élevés par 40 beau-père plus au moins violent ou alcolique etc ... avec des demi-frères et soeurs donc ils savent même pas qui est le père réellement, après les jeunes sont perdus et il se passe des drames et la justice encore une fois n'est pas à la hauteur .
Ça le problème de la jeunesse il y a peu de repères il faut avouer les choses c'est bien de la faute de neo féministe .
Si on remet pas un peu de morale de la valeur et coutumes et des tradition ça va être de pire en pire et si on reprend pas cette justice en main alors là c'est fini

Diogène Il y a 15 jours Le 01/05/2024 à 15:24

vinc2264 c'est exact que l'on peut avoir la liste des appels reçus par un numéro mais cela peut être long.
Cela dit je ne comprends pas cette agressivité de certains élèves nombreux, qui se livent au harcellement. Je nai plus 20 ans, mais dans les établissements que j'ai fréquentés je n'ai jamais vu un tel phénomène, en tous cas pas à cette échelle. Les élèves étaient bon camarades entre eux

Vinc2264 Il y a 15 jours Le 01/05/2024 à 09:03

C est anormal de ne pouvoir affirmer si la mère a appelé la Vie Scolaire ou non !
Tous les opérateurs tél sont en mesure de donner la liste détaillée des appels à partir d'un numéro.

Je trouve aussi étrange la phrase autour du professeur qui dit à la maman de venir chercher sa fille alors que « rien ne laissait présager qu'il pourrait y avoir un potentiel risque « .. Quand on dit à un parent de venir c est bien qu'on pressent quelque chose...