Clément Albiol, l’aventure d’un jeune aficionado qui vit un rêve éveillé

  • Clément Albiol avec José Rojo avant le paseo à Madrid.
    Clément Albiol avec José Rojo avant le paseo à Madrid. Midi Libre - Stéphan Guin
  • José Rojo a fait quatre paseos à Madrid.
    José Rojo a fait quatre paseos à Madrid. Midi Libre - Stéphan Guin
  • José Rojo a fait quatre paseos à Madrid.
    José Rojo a fait quatre paseos à Madrid. Midi Libre - Stéphan Guin
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Le Tarasconais, âgé de 32 ans, verra le novillero qu’il accompagne depuis deux ans, José Rojo, prendre son alternative en Espagne le 4 mai avec Castella et Manzanares. Récit d’une passion vécue de l’intérieur.

Natif d’Arles dans une famille d’aficionados de Tarascon, Clément Albiol s’est pris de passion pour le toro dès son plus son âge et arpente les corridas et les courses camarguaises de la Région en allant se frotter régulièrement à cet animal qui le passionne. L’itinéraire de cet enfant de Camargue prend un nouveau chemin pendant l’hiver 2019 quand il se rend au Carnaval de Ciudad Rodrigo avec des amis pour découvrir un novillero sans contrat qui fait le tour des capeas et combat des toros de plus de 6 ans et 600 kg. Une amitié se crée et Clément Albiol aide son copain Geoffrey Calafell qui prend la direction de la carrière de Francisco Montero qui explose lors d’un remplacement à la Feria de Boujan au mois de juin.

Si le métier d’apoderado n’est pas encore dans ses projets, le ver est dans le fruit. En 2021, il va suivre la feria de novilladas de Villaseca de la Sagra et découvre José Rojo qui coupe deux oreilles d’un novillo de Cebada Gago. Après un repas partagé, il l’invite en Camargue pour tienter pendant l’hiver chez des amis ganaderos. À l’époque âgé de 30 ans, il active ses réseaux et trouve quatre novilladas à son protégé qui lui propose de devenir officiellement son apoderado.

Clément Albiol "je préfère les novilladas"

Clément Albiol plonge dans l’aventure avec détermination. « J’ai toujours préféré les novilladas pour découvrir les futurs talents de l’escalafon. Avec le temps, j’ai noué une relation de confiance avec les organisateurs pour leur proposer un torero qui a les qualités pour affronter des toros durs que beaucoup refusent et construire une stratégie sur deux ans pour le mener à l’alternative ».

Ayant débuté en novillada piquée à Sacedon en 2017 dans un spectacle mixte dans un cartel avec Juan Bautista, José Rojo fait partie de la caste des novilleros qui ont du pouvoir et gagne le respect des aficionados en se mesurant au bétail le plus redouté. Proche d’Ivan Fandiño et de son mentor Nestor Garcia, les opportunités se font rares avec seulement huit paseos en trois temporadas avant la pause de deux ans du Covid.

Sa carrière décolle donc en 2021 au moment de leur rencontre où il réalise 12 paseos (pour 24 oreilles) dans des arènes de moindre catégorie. Après leur rencontre, Clément Albiol travaille de concert avec le valet d’épée du novillero. « Je négociais les contrats en France et lui en Espagne ». Les deux saisons suivantes, José Rojo participe à 33 novilladas dans les grandes Ferias de novilladas en France et en Espagne et ses succès lui permettent de toréer à quatre reprises à Madrid.

Clément Albiol savoure alors ces moments privilégiés et cette intimité avec le torero. « Notre première novillada ensemble à Madrid avec l’hôtel Wellington, le patio de cuadrilla et être au côté de José dans le callejon, était un moment incroyable. Être aficionado et vivre ses moments de l’intérieur était inimaginable. Mais, il y a également eu des moments difficiles au cours des 33 novilladas toréées ensemble avec des toros très âpres comme les Miura ou les Prieto de la Cal ou le malaise dont il a été victime à Céret. Même si je suis ami avec de toreros et banderilleros français, la peur et les émotions sont décuplées quand tu le vis ainsi ».

Alternative de luxe avec Castella et Manzanares

Ce samedi, Clément Albiol vivra l’alternative de José Rojo sur ses terres de Trujillo (Estrémadure) comme le couronnement de ses deux années de travail. Le cartel de luxe avec Sébastien Castella et José Maria Manzanares face aux Domingo Hernandez ne fera qu’accentuer l’émotion. « Je vis un rêve éveillé avec cette aventure. Castella est un torero que j’adore et que je suis depuis mes 8 ans. Qu’il soit son parrain ne fait que rendre ce rêve plus beau encore ».

Le Tarasconais a conscience que les lendemains seront plus difficiles car il est plus difficile encore de signer des corridas que des novilladas. « On repart de zéro comme à nos débuts. Il faut trouver deux ou trois opportunités et que José gagne chaque fois ses contrats ».

S’il veut vivre cette aventure d’apoderado comme une passion et non pas comme son futur métier, Clément Albiol vient de se lancer dans une nouvelle aventure en parallèle. « J’avais découvert Miguel Losana quand il a été triomphateur des novilladas sans picador à Béziers face aux Margé en 2022. Depuis, j’ai suivi sa carrière et il a eu des succès à Villaseca de la Sagra, Séville, Alès et Tolède. Cet hiver, on s’est rencontré chez lui à Tolède et on a décidé que je l’apodererai pendant au moins un an ». Son autre protégé fera son deuxième paseo en novillada piquée pour sa présentation en France le 6 juillet prochain à Tarascon où sa ville pourra découvrir son nouveau protégé.

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