Location des passoires thermiques interdite en 2025 : report "inévitable", risque important... le calendrier sera-t-il tenu ?

  • Le calendrier pour l'interdiction des passoires thermiques sera-t-il tenu ? (illustration)
    Le calendrier pour l'interdiction des passoires thermiques sera-t-il tenu ? (illustration) MAXPPP - REMY PERRIN
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avec AFP

L'interdiction de louer les passoires thermiques à partir de 2025 ne pourra pas s'appliquer, préviennent des sénatrices dans un document publié mardi, jugeant "inévitable" de la repousser à 2028.

"Il est aujourd'hui évident que le calendrier de la loi Climat et résilience ne peut pas être tenu et fait peser un risque important de sortie du marché d'environ 18 % des logements locatifs", écrivent Dominique Estrosi-Sassone (LR), Viviane Artigalas (PS) et Amel Gacquerre (UDI) dans un inventaire de propositions issu de leur mission d'information sur la crise du logement.

Un report "inévitable" ?

"Sans abandonner nos ambitions en matière de rénovation, il paraît inévitable" de repousser à 2028 l'interdiction de signer ou renouveler des baux pour des logements à étiquette énergétique G, la plus mauvaise (8 % du parc français), au lieu de 2025 comme prévu actuellement, ajoutent-elles.

Selon les modalités actuelles, les logements classés F (10,5 % du parc) ne pourront plus être loués à partir de 2028 et les E (22,4 % du parc) en 2034.

Les parlementaires reprennent les revendications d'organisations patronales, pour qui l'entrée en vigueur de ces mesures risque de réduire les logements disponibles et d'aggraver encore la crise du logement. Dans leur batterie de préconisations, elles réclament également de revenir sur de nombreuses mesures d'économies soutenues par Bercy, comme le recentrage du prêt à taux zéro, dont elles réclament au contraire le renforcement.

L'exonération de droits de succession sur les achats de logements neufs, revendication de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI), est également suggérée comme mesure urgente pour relancer une production en berne. Certaines des propositions sont contenues dans des textes devant être bientôt examinés au Parlement, comme la simplification des règles pour transformer des bureaux en logements, ou la réforme de la fiscalité locative pour créer un "statut du bailleur privé".

La possibilité accrue pour les maires de réglementer les meublés touristiques type Airbnb, ou celle d'attribuer plus librement les logements sociaux, sont également dans les tuyaux. Les parlementaires demandent aussi un financement exceptionnel des bailleurs sociaux afin de relancer la production HLM, dénonçant "les coups de canif" apportés à leur financement sous la présidence d'Emmanuel Macron.

La réforme des règles du Haut conseil de stabilité financière (HCSF), proposée dans le rapport pour favoriser l'octroi de crédits immobiliers, a été enterrée mardi à l'Assemblée face aux réticences de Bercy.

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Les commentaires (7)
Anonyme182737 Il y a 15 jours Le 01/05/2024 à 10:48

Comme toujours on prend des mesures sans se rendre compte des conséquences . Les coups de com ont remplacé une gouvernance réfléchie

therminator Il y a 15 jours Le 01/05/2024 à 10:47

le Dpe est la plus grande fumisterie.
il ne tient sur aucune base , mise à part l'équipement et ne tient compte en rien la façon de l'utilisation des équipements , et surtout de la consistance des éléments du gros oeuvre des bâtiments .(isolation déjà en place.

gg91 Il y a 15 jours Le 01/05/2024 à 10:18

Encore des mesures dogmatiques dont personnes n'a voulu voir les conséquences !
Comme l'abandon du nucléaire, ou les ZFE, toujours le même crétinisme d'Etat.
Immigration massive, divorces nombreux, poussée vers les grosses agglomérations pour travail et santé, retards cumulés des objectifs jamais atteints, les besoins de logements sont massifs, et ce n'est pas nouveau.
Mais lutte contre les marchands de sommeil, contre les logements dégradés, contre les passoires thermiques, limitation des programmes pour artificialisation, charges fiscales sur les propriétaires investisseurs, tolérance crasse pour les squatters et les locataires mauvais payeurs, tout est fait pour bloquer la construction et l'offre de logements.
Il est vrai que Macron hait l'immobilier.
En conséquence, des millions de français s'estiment mal logés, les jeunes ne trouvent plus rien, du coup les prix des loyers augmentent...
Compte tenu du blocage borné de Macron sur l'immobilier, il faudra 20 ans pour corriger ses erreurs APRES son départ, pour peu que le prochain Président soit pro-actif, ce que rien ne garanti !
D'ici là, l'excuse minable pointera du doigt AirBnB ou les petits propriétaires présentés comme d'avides spéculateurs, des boucs émissaires qui ne convainquent personne de sérieux...