Cyberharcèlement : le militant identitaire Damien Rieu condamné à huit mois de prison avec sursis

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  • "Etre enfin reconnue comme une victime, pour moi c’était fondamental", a commenté Sarah Frikh à la sortie du tribunal.
    "Etre enfin reconnue comme une victime, pour moi c’était fondamental", a commenté Sarah Frikh à la sortie du tribunal. C.S. - Midi Libre
Publié le , mis à jour

Dans cette affaire, l’ex chroniqueuse radio sur RTL, Sarah Frikh, reprochait à l’ancien communicant de la ville de Beaucaire (Gard) d’être l’instigateur d’un déferlement de haine qu’elle avait subi sur la toile, notamment en 2017.

Ce vendredi 17 mai devant le tribunal correctionnel de Nîmes, le seul prévenu de l’après-midi manque cruellement par son absence. Poursuivi pour "harcèlement d’une personne au moyen d’un service de communication au public en ligne, par des propos ou comportements répétés ayant pour objet, ou effet, la dégradation des conditions de vie d’une personne", le jeune candidat Reconquête aux Européennes,  sollicitait à titre liminaire le renvoi de l’audience. Au motif de sa participation active au dernier virage de la campagne électorale. En vain.

Face à une meute

14 h 30. Durant l’audience présidée par Jean-Michel Perez, Sarah Frikh, très émue, répond calmement aux questions qui fusent des différents avocats.

Elle, dont le commentaire personnel sur une vidéo de Marion Maréchal – "Je te déteste, va mourir, pas en paix s’il te plaît connasse " – qu’elle avait posté en cercle restreint sur son compte Snapchat, avait été dévoilée au grand public, sur Twitter, par Damien Rieu dont le compte est suivi par rien de moins que 250 000 followers.

"Préalablement à cette vidéo, ce sont tout d’abord le visage de ma cliente présenté comme une cible, ainsi que son numéro de téléphone moins deux chiffres, qui ont été jetés en pâture sur la toile par le mis en cause. Donnant par-là le top départ au déferlement de haine inévitable qui en a suivi et qui a clairement détruit sa vie", ont pointé les avocats en partie civile.

Pour le procureur de la République, Frédéric Kocher, nul doute que l’infraction de harcèlement moral est bien constituée dans cette affaire. "Madame s’est brutalement retrouvée face à une meute. Le mis en cause qui appartient à la mouvance identitaire et suivi par des milliers d’abonnés, savait qu’il provoquerait en diffusant cette vidéo et ces informations personnelles, une réaction massive très violente", a par ailleurs dénoncé le magistrat pour requérir huit mois d’emprisonnement avec sursis et 5 000 € d’amende contre Damien Rieu.

"J’ai tout subi, avant de tout perdre"

Menaces de mort, de viol, insultes et injures raciales sur les réseaux sociaux et sur son téléphone portable, utilisation détournée de son image sur des sites pornographiques… Sarah Frikh, à l’époque des faits chroniqueuse sur la radio la plus écoutée de France, affirme à la barre avoir tout subi dans cette affaire.

"En 2017, j’étais négociatrice dans l’émission de Julien Courbet sur la radio la plus écoutée de France. J’avais un fiancé et le projet de devenir mère. Avant de tout perdre : mon emploi, mon compagnon et mon enfant in utero", raconte-t-elle d’une voix chevrotante.

Tenant fermement un bronchodilatateur en aérosol entre ses mains, la jeune femme estime ici avoir été victime d'un raid, d'un assaut, d'une véritable cabale destructrice, conformément à un mode opératoire bien rodé grâce auquel le prévenu a, selon elle, déjà fait ses preuves.

"La diffusion de sa propre vidéo sur Snapchat par madame n’avait absolument rien de privé. Mon client n’a pas a être rendu comptable des propos inacceptables tenus publiquement par d’autres à son égard " a enfin plaidé l’avocat de Damien Rieu qui espérait une relaxe.

À 18 h 30, celui-ci a été reconnu coupable de harcèlement moral. Le tribunal correctionnel de Nimes l’a condamné à 8 mois d’emprisonnement avec sursis et à 5 000 euros d’amende, dont 4 000 avec sursis.

Deux heures plus tard, l’intéressé réagissait sur X par le commentaire suivant : "Je suis considéré comme responsable des commentaires désagréables qu’elle (Sarah Frikh, NDLR) a reçus suite à mes révélations… oui je sais c’est délirant. Imagine-t-on un journaliste condamné car les lecteurs de son article ont vilipendé X ou Y suite à des révélations ? Non évidemment c’est ridicule. C’est donc une condamnation politique évidemment. Ils ont voulu se faire Rieu. Mais je ne suis pas inquiet car j’ai quasi toujours perdu en 1re instance et gagné 11 fois en appel, les juges sont plus sérieux".

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