La Ressourcerie de Jeannette à Lunel : pour motiver le réemploi et cesser les déchets inutiles

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    En attendant un local, Marianne Leclercq stocke dans son garage... A. C.
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Il y a un peu plus d’un an, Marianne Leclercq a créé sa structure qui allie solidarité et protection de l’environnement.

Cela fait longtemps que Marianne Leclercq chine. Plus encore, elle adore récupérer. "Je trouve souvent mon bonheur à même la rue, assure la presque quadra installée depuis cinq ans au sud de Lunel. Si vous saviez tout ce que les gens jettent et qui est encore en bon état et fonctionne…"

Mais loin de se désoler, la fonctionnaire d’État, qui officie au tribunal administratif de Montpellier, a fait de ce sombre constat une création lumineuse.

Consommer autrement, une évidence pour elle

Depuis novembre 2022, elle gère la première ressourcerie de Lunel, Jeannette de son prénom. "C’est celui de ma grand-mère. Je ne l’ai pas connue mais c’était une femme forte et moderne, sourit Marianne Leclercq. Cela collait bien à l’image que je voulais donner à la ressourcerie."

Le déclic fut sans étonnement le temps du confinement. Pour cette maman d’un garçon de 7 ans, originaire de Roubaix, qui est arrivée dans la ville du Pescalune en 2019 en suivant son compagnon, la pandémie n’a fait que confirmer son désir de consommer autrement. "En dehors de l’alimentaire, tous les autres magasins étaient fermés. Du coup, beaucoup ont acheté moins et différemment, notamment en adhérant au concept du “seconde main” ", se réjouit Marianne Leclercq.

Simultanément viennent les questions professionnelles existentielles. Elles occupent, hantent parfois, les idées et pensées de la fonctionnaire. "C’était une période difficile. Je me demandais à quoi je servais, ce que je faisais… Je ne me sentais “qu’une” secrétaire de magistrat, sans que ce soit péjoratif. Mais, outre renseigner le public et mes supérieurs, et réaliser quelques tâches supplémentaires, je ne me trouvais pas très utile", reconnaît, sans honte, la néo-Lunelloise.

Un projet alliant ses valeurs

C’est parce qu’elle voulait l’être, justement, utile, que Marianne Leclercq a commencé à réfléchir à un projet réunissant plusieurs de ses valeurs. Elle fouille – évidemment – pour savoir comment créer une structure qui allierait le don, le réemploi et, de fait, la diminution des déchets.

En direct, elle se rend à la Preuve par 7, à l’Ancienne gare de Lunel, qui accompagne et documente des projets à travers différentes échelles territoriales. "C’est là que j’ai fait la rencontre de mes deux premiers bénévoles, Michèle et Patrick, en 2022", se souvient la “patronne” de la Ressourcerie de Jeannette, les yeux encore pétillants de reconnaissance.

Une décoratrice lui apporte ses premiers dons

Comme elle se souvient, aussi, de son premier don. Celui de cette décoratrice d’intérieur qui lui avait apporté cinq cartons remplis à ras bord d’objets en tout genre. L’aventure est sur les rails ! Ou plutôt dans son garage de la place de l’Autour des Palombes… Car, pour l’heure, Marianne Leclercq n’a toujours pas trouvé de local qui puisse accueillir La Ressourcerie de Jeannette malgré ses recherches assidues (lire en encadré).

Qu’importe ! Celle qui passe, en moyenne, quatre heures par soir à mettre en ligne et vendre sur le Net, a su, depuis deux ans, bien s’entourer. Avec Robert, les vélos n’ont qu’à bien se tenir (en selle…) car c’est sa spécialité. Il les répare et les remet en état.

Michèle, elle, s’occupe des événements (vide-greniers par exemple, à raison d’un minimum de deux par mois) et de la vaisselle. Annie trie les vêtements et assure le réemploi des matières textiles. Quant à Marie, en situation de handicap, elle accompagne et aide à la mise en place sur les rendez-vous extérieurs et tient le journal des ventes.

Fonctionnement et recherche de local

Dons Organisme à but non lucratif, La Ressourcerie de Jeannette fonctionne avec les dons. Ils sont ensuite vendus à prix solidaires pour œuvrer au réemploi et à la réduction de déchets "inutiles", comme les définit Marianne Leclercq.

Les achats se font directement place de l’Autour des Palombes à Lunel lors des vide-garages mais aussi via Facebook, Marketplace, les sites de petites annonces et de seconde main.

Finances Les recettes de La Ressourcerie de Jeannette servent aux charges courantes, à l’achat de petits matériels, notamment pour réparer les objets, aux droits de place lors des vide-greniers.

Le surplus permet de créer une trésorerie avec l’espoir, au plus vite, de louer un local afin de créer une vraie boutique.

Recherche Malgré quelques approches et demandes municipales, mais aussi auprès de particuliers, Marianne Leclercq peine à trouver un local à louer pour sa ressourcerie. "On accepte toutes propositions, même un petit local pour commencer…", assure-t-elle. L’appel est lancé.

Une équipe de cinq bénévoles

Cinq bénévoles pour faire “tourner la boutique” et écouler au mieux le stock de tous ces objets apportés et cédés à la Ressourcerie de Jeannette pour être revendus à moindre prix et réemployés.

"Avec l’espoir de pouvoir, un jour, faire de la réinsertion professionnelle", espère Marianne Leclercq. Peut-être que la/le futur(e) salarié(e) de “Jeannette” se trouve parmi les déjà 1 000 abonnés à la page Facebook. Elle aussi une vraie ressource pour vendre et faire connaître au grand public cette structure qui ne demande qu’à s’épanouir.

La Ressourcerie de Jeannette : 07 67 08 58 11 et sur Facebook.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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