À Mireval, près de Sète, le circuit Goodyear célèbre ses 40 ans à fond la gomme

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  • Le circuit du centre de test de Goodyear a 40 ans cette année.
    Le circuit du centre de test de Goodyear a 40 ans cette année. DR
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Propriété du fabricant de pneus, le circuit d’essai de Mireval a fêté ses 40 ans vendredi 17 mai.

Porsche, Ferrari, Lamborghini….. Non, ce n’était dans les abords du palais des festivals de Cannes que quelques chanceux ont pu admirer, et faire des tours de piste, ces prestigieux véhicules. Mais c’était ce vendredi 17 mai dans la Gardiole, pas sur les pistes forestières mais sur le ruban asphalté du circuit d’essai de Goodyear qui enroule ses rubans sur les hauteurs de Mireval depuis maintenant 40 ans.

Un site idéal pour développer les pneus

2024 marque, en effet, l’anniversaire de l’achat, en 1984, par le fabricant de pneus, d’un ancien circuit destiné à accueillir des Formule 1 (lire par ailleurs).

Le circuit Karland avant que le manufacturier ne l'achète en 1984.
Le circuit Karland avant que le manufacturier ne l'achète en 1984. DR

Pour une raison simple. La société, basée au Luxembourg, cherchait un endroit bien chaud pour développer et tester notamment ses pneumatiques été. "Le climat étant ce qu’il est là-haut, et comme la marque travaillait déjà un peu avec l’ancien circuit, il n’a pas été difficile de trouver la motivation pour faire venir des équipes à demeure ici", comme l’a raconté, vendredi, un ancien directeur du site, invité pour ce quarantième anniversaire, en balayant des yeux le panorama s’étendant de la Grande-Motte jusqu’au Pyrénées.

Un concurrent du Castellet

Quatre ans après l'inauguration du circuit du Castellet en 1970, un investisseur, M. Vallière, décide de créer un circuit concurrent pour y faire tourner des Formule 1 avec vue sur mer. Il demande alors à l'ancien pilote de F1, Jean-Pierre Beltoise de dessiner des courbes sur les contreforts de la Gardiole. La piste actuelle est celle d'origine (améloriée en termes de sécurité). Le site s'appelle alors Karland. Mais il n'arrivera jamais à pérenniser le rêve de l'investisseur et se contentera d'accueillir des événements locaux. Jusqu'à ce que Goodyear le rachète en 1984. Dans son histoire, le circuit a tout de même accueilli des F1 pour des tests comme l'écurie Jordan Peugeot.
Pour l'anecdote, le site de Mireval, à l'accès difficile pour les journalistes curieux, avait été le théâtre du test de confirmation - après modification - des premières classes A qui, avant cela, n'avaient pas réussi le test dit de la baïonnette. Ce qui avait provoqué un sacré scandale. 

Aller jusqu’à la limite du pneu

"C’était juste un ruban d’asphalte sans dégagement, a déclaré Rémy Granier, l’actuel directeur. Maintenant, les testeurs sont dans les meilleures conditions de sécurité d’autant que nous venons de refaire l’intégralité de la surface". Ces pilotes ne sont, en effet, pas là pour rigoler. "Quand nous recevons un lot de pneus, on leur faut subir toute une batterie de tests", a expliqué le patron du site. De manière générale la presse spécialisée les juge sur une quinzaine de critères, Goodyear s’en fixe 50. Pour résumer, les pilotes-testeurs vont jusqu’à l’ultime limite du pneu, tout en analysant son comportement, sur des voitures classiques ou d’autres bardées de capteurs.

Des propositions uniques en Europe

Pour ce faire, il y a le HPC (high performance circuit) où la gomme subit les fortes accélérations, les virages serrés et autres freinages pour estimer sa résistance et sa durabilité. Mais ce n’est pas tout. Depuis son installation à Mireval, le manufacturier a créé des espaces particuliers ce qui en fait une rareté en Europe. "C’est pour cela que les constructeurs eux-mêmes viennent tester leurs véhicules", a dévoilé Rémy Granier.

Le circuit de Mireval en chiffres

50 : c'est le nombre d'employés qui sont en continu sur le site entre les pilotes testeurs, les ingénieurs et les services administratifs.

80 : c'est le pourcentage de fournisseurs originaires de la région qui travaillent avec le manufacturier sur le site de Mireval.

15 000 : c'est le nombre de tests effectués chaque année sur le circuit accroché aux flancs de la Gardiole.

265 : c'est, en kilomètres heure, la vitesse de pointe atteinte au bout de la ligne droite.

3,3 : c'est le nombre de kilomètres du circuit HPC.

1,7 : c'est la distance, en kilomètres, du circuit continuellement arrosé.

0,7 : en centimètres, l'épaisseur de l'eau sur le petit circuit.

1984 : année du rachat du circuit par Goodyear.

4 000 : le nombre de visiteurs du site par an, essentiellement des constructeurs et des journalistes spécialisés.

Il y a le fameux petit circuit lové à l’intérieur du grand, réalisé en collaboration avec l’université de Montpellier, qui est en dévers et dont la surface est recouverte d’une égale quantité d’eau (récupérée et réinjectée, comme pour toutes les parties nécessitant de l’eau). Idéal pour tester l’adhérence d’un pneu et/ou le comportement d’une voiture.

Assurément un good day chez Goodyear

Le site propose également un circuit en rond où une voiture tourne de plus en plus vite sur une piste détrempée. Ou celui où une voiture passe, à grande vitesse, du sec au mouillé pour tester l’aquaplaning. Le tout avec des surfaces différentes (asphalte, pavés, béton) car les pneus torturés ici (ou sur les circuits de Bruxelles ou du Texas) sont censés pouvoir fonctionner efficacement sur toutes les chaussées du monde. À l’écart du circuit principal, il y a même une piste pour les essais tout-terrain. C’est dire. Sans oublier l’endroit réservé au captage du son de roulement du pneu, ceux mesurant la distance de freinage sur route sèche ou sur route mouillée ou encore celui destiné à évaluer le confort du pneu sur des obstacles de plus en plus épais.

Des tours de piste dans de prestigieuses voitures ce vendredi.
Des tours de piste dans de prestigieuses voitures ce vendredi. MIDI LIBRE - PHILIPPE MALRIC

Autant de lieux qu’une petite centaine d’invités (clients et fournisseurs locaux) ont pu découvrir de cet endroit très secret. Avant de grimper dans les baquets des autos mythiques pour découvrir l’intégralité du circuit. Pour eux, assurément, un good day chez Goodyear.

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Les commentaires (5)
Alain de La Plagette Il y a 14 jours Le 19/05/2024 à 13:34

En fait, il s'agit d'un double anniversaire en 2024 ...
Le circuit de Karland-Mireval, créé par Yvan Valière et dessiné selon les conseils de Jean Pierre Beltoise, a été inauguré en 1974 puis racheté par le manufacturier américain de pneumatiques Goodyear en 1984 pour y créer un centre d'essais.
Il y a donc 50 ans d'existence pour le circuit et 40 pour le centre d'essais....

ascosu Il y a 15 jours Le 18/05/2024 à 11:50

J'ai fait la premiere mise en relation avec Mr Valliere et ensuite trouver le local à la zone des Eaux Blanches que la société a loué à Mr Valmier et qui est actuellement occupé par la société Bores.

ascosu Il y a 15 jours Le 18/05/2024 à 11:44

Je suis un peu à l'origine de l'implantation de