Julien Sanchez, dix ans à la mairie de Beaucaire entre chantiers et polémiques

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  • Le conseil municipal de Beaucaire en 2019, quand le directeur de cabinet Yoann GIllet n'est pas encore député.
    Le conseil municipal de Beaucaire en 2019, quand le directeur de cabinet Yoann GIllet n'est pas encore député. Midi Libre - FRED GAUTIER
Publié le , mis à jour

Elu maire en 2014 dans une quadrangulaire, il l'emporte au premier tour en 2020.

Dix ans. Julien Sanchez aura porté l’écharpe de maire de Beaucaire pendant dix ans si, comme il l’a annoncé ce mercredi 1er mai, il est élu sur la liste de Jordan Bardella au Parlement européen le 9 juin prochain et amené à rendre son mandat. Le Gardois est en 17e place, a prioiri éligible si le Rassemblement national dispose des scores que lui prêtent actuellement les sondages d’opinion.

En 2014, Julien Sanchez a tout juste 31 ans quand il remporte l’élection municipale de Beaucaire, battant le sortant Jacques Bourbousson dans une quadrangulaire avec un score de 39,8 % des suffrages. Alésien d’origine, il est issu d’une famille pied-noire, marquée à gauche. Pour sa part, il adhère très jeune au Front National, et se fait repérer par Alain Jamet et sa fille France lors de la campagne des législatives de 2002.

Président du groupe à la Région

Il sera assistant du groupe FN au conseil régional de Montpellier avant de partir pour celui d’Ile-de-France aux côtés de Marine Le Pen, puis de gérer la stratégie internet du parti durant sept ans quand Jean-Marie Le Pen est aux commandes. Parallèlement, il est élu conseiller régional du Languedoc-Roussillon en 2010 sur la liste de France Jamet. En 2015, à l’échelle de l’Occitanie cette fois, il est de nouveau élu conseiller régional et y préside le groupe RN.

À Nîmes, il est de toutes les élections, cantonales de 2011, puis législatives de 2012 avant de s’installer à Beaucaire pour se présenter aux municipales de 2014. Ce premier mandat le voit accompagné de son fidèle directeur de cabinet et ami Yoann Gillet, devenu depuis député en 2022 (avec pour suppléant… Julien Sanchez). Le duo éclipse le reste de l’équipe municipale. Il recrute également Damien Rieu, porte-parole du mouvement Génération Identitaire qui ne fera qu'un court passage (le mouvement a été dissous depuis).

Dans son viseur : l'Etat, Macron, la Région...

En expert des réseaux sociaux le jeune maire communique à tout va, compte des milliers d’abonnés sur X (ex-Twitter), publie des petites vidéos et manie la provocation avec une certaine délectation. Dans son viseur, l’État souvent (sa lenteur à faire aboutir le dossier de l’îlot des pêcheurs notamment), le président Macron et ses gouvernements successifs (la politique nationale s’invite souvent au conseil municipal de Beaucaire) ou encore Carole Delga, la présidente de Région avec qui il ferraille devant les tribunaux (il est alors défendu par l’avocate nîmoise Sylvie Josserand, 26e sur la liste). Sous ses deux mandats, les frais liés aux contentieux explosent.

Crèche de Noël en mairie: il persiste

Condamné par la justice à plusieurs reprises, il persiste à installer une crèche de Noël avec ses santons de Provence dans l'enceinte de l’hôtel de ville. Il est également condamné dans sa décision de proposer du porc dans les cantines scolaires sans offrir de menu de substitution. D’autres actions chocs lui permettent de faire le buzz, comme nommer une rue de Beaucaire "rue du Brexit", ou débaptiser celle du 19-mars. Défenseur des traditions taurines, il est également de tous les rendez-vous associatifs, notamment auprès des aînés. Ses grandes réalisations demeurent la remise en état de la gare SNCF, l’émergence du quartier Sud Canal, la réhabilitation et extension de la base nautique, ou encore la rénovation de l’école de Garrigues-Planes.

Avec une opposition morcelée, Julien Sanchez joue sur du velours. En 2020, il est réélu au premier tour avec 59,5 % des voix. Nationalement, il demeure porte-parole du FN puis du RN entre 2017 et 2022, puis depuis novembre 2022 il est vice-président du parti, en charge des élus. En septembre, il fait venir le ban et l’arrière-ban du parti pour l’université d’été RN dans sa commune.

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