Des centaines de palettes de Perrier détruites : pourquoi le préfet du Gard a demandé à Nestlé de fermer un des puits à Vergèze
L’un des sept forages de l’usine de Vergèze a été contaminé par des bactéries rendant l’eau impropre à la consommation. Le préfet du Gard a ordonné l’arrêt de son exploitation. Nestlé Waters veut rassurer.
Le dernier épisode méditerranéen, la tempête Monica, a eu des conséquences sur le site de l’usine Perrier à Vergèze, la contraignant à la destruction de plusieurs centaines de palettes de bouteilles.
À la suite de ces très fortes pluies, l’un des sept puits que compte le site gardois s’est en effet avéré contaminé par des bactéries et le préfet du Gard a ordonné, dans un arrêté en date du 19 avril, l’arrêt de son exploitation.
Le forage en cause a présenté "un épisode de contamination à partir du 10 mars et sur plusieurs jours par des germes témoins d’une contamination d’origine fécale (coliformes, escherichia coll) mais aussi par des germes de l’espèce Pseudomonas aeruginosa".
"Nous conduisons quotidiennement des tests approfondis avec plus de 700 analyses sur ce site", assure Nestlé Waters, propriétaire de la marque. "Nos analyses ont détecté une déviation ponctuelle d’un de nos puits. Nous avons immédiatement mis en place le protocole prévu, qui fait désormais partie intégrante de notre procédure de gestion de la qualité. Des analyses complémentaires ont été initiées, sous le contrôle des autorités, qui ont conduit à la suspension immédiate de l’exploitation de ce puits et à la destruction, par précaution de plusieurs lots de bouteilles."
Eaux aromatisées
La multinationale a engagé un vaste plan de transformation de son usine de Vergèze, mettant en place la fabrication d’un nouveau produit, d’eaux aromatisées sous la marque Maison Perrier, dont le lancement mondial est en cours de développement.
Si cette révolution dans l’histoire de la marque est motivée par une ambition marketing (ce segment est en très forte croissance, notamment chez les jeunes), elle permet également à Nestlé Waters de s’adapter au fait que deux des sept puits de Perrier, ne peuvent plus produire de l’eau minérale naturelle, telle que la décrit la réglementation.
Surveillance
La polémique sur l’utilisation, jusqu’en 2021, de filtres à charbons actifs et d’UV, qui a touché Perrier comme d’autres eaux de Nestlé (Contrex, Hépar…) est à peine éteinte, que voici le groupe obligé de nouveau de désamorcer une crise. "Une démarche de surveillance renforcée sur ce puits a été engagée, à la demande des autorités, afin d’effectuer tous les contrôles requis sur une plus longue période. La remise en exploitation de ce puits sera envisagée par les autorités à l’issue de ces contrôles. Toutes les bouteilles mises à disposition de nos clients et de nos consommateurs peuvent être consommées en toute sécurité", assure Nestlé Waters qui reconnaît également des procédures de surveillance renforcées "dans un contexte où les effets du changement climatique sont de plus en plus marqués."
Dans son arrêté, le préfet du Gard évoque un suivi de la qualité de l’eau brute "pouvant aller jusqu’à 12 mois". Le 11 avril, le Sénat a lancé une mission d’information parlementaire qui entend "faire la lumière sur les défaillances de l’État" en matière de contrôle des fabricants d’eaux en bouteille.
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