L’occitan traverse les années avec les calandretas de Béziers

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  • Le rassemblement des élèves des Calandretas aura lieu jeudi 25 avril à Bessilles.
    Le rassemblement des élèves des Calandretas aura lieu jeudi 25 avril à Bessilles. - PIERRE SALIBA
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À l’occasion de l’annuel rassemblement des élèves de Calandreta à Bessilles, Patrice Baccou revient sur près de 40 ans d’investissement dans ces écoles occitanes pas comme les autres.

Encore jeunes, mais déjà bilingues, les enfants issus des calandretas partent avec un avantage linguistique. Une scolarité différente de celle des établissements publics. Patrice Baccou est co-directeur d’Aprene, l’établissement d’enseignement supérieur occitan de Béziers. Depuis les années 1980, il s’investit dans les écoles Calandretas et pendant une vingtaine d’années, il a été le directeur des calandretas de Béziers.

Aujourd’hui, plus de 2 000 élèves, appelés les "calandrons", sont scolarisés de la petite section à la terminale. À Béziers, on compte près de 320 enfants repartis dans les trois écoles du Biterrois : l’Ametlier, los Falabreguièrs, lo Garric, et le collège Clardeluna, à Maraussan.

Vecteur de transmission de la langue et de la culture occitane

Les écoles occitanes reposent sur le principe d’immersion, dès la maternelle, ce qui permet aux enfants de baigner dans un bilinguisme français-occitan dès le plus jeune âge. Une opportunité qui permet : « D’aller plus facilement vers d’autres langues, d’abord de la même famille, les langues latines, mais après vers toutes les langues du monde », explique Patrice Baccou. C’est ce qu’ils appellent la pédagogie Famille de Langues, « ouvrir l’esprit des enfants au fait qu’une langue peut être étrange, mais elle n’est jamais étrangère », rétorque Patrice.

Les langues régionales peuvent paraître désuètes, « certains estiment que l’occitan est une langue morte, parlée seulement par les vieux dans leur coin. C’est dommage parce que la France à un gros problème avec les langues et lorsque l’on voyage, on se rend compte que c’est essentiel de pouvoir communiquer avec les autres », affirme Patrice.

Une pédagogie inspirée de Freinet et d’Oury

La plupart des personnes qui franchissent la porte des calandreras, c’est aussi pour la pédagogie utilisée. « Chez nous, on estime que l’enfant, c’est d’abord une personne et qu’il doit être accueilli comme un sujet à part entière », explique Patrice Baccou.

Même si les calandretas suivent le programme de l’Éducation nationale, l’enseignant appuie sur le fait que « ces écoles ne vont pas asséner les enfants de programmes entiers, mais plutôt les laisser découvrir par eux-mêmes. On insiste sur l’aspect collectif et la coopération : grandir en même temps que les autres grandissent ». Un aspect qui, selon le directeur, plaît beaucoup aux familles parce que « ça change des écoles publiques traditionnelles qui vont encore aujourd’hui être dans une logique hiérarchique avec les enfants ». Dans les établissements occitans, « les enfants sont au cœur des activités. Ils apprennent à avancer en groupe, à exprimer leurs idées et à écouter celles des autres. Et l’instituteur n’est pas tout-puissant ».

Les professeurs suivent une formation classique avec le concours de professeur des écoles à bac + 5, et en plus, une formation pratique dispensée en occitan sur « le savoir-être, le savoir-faire et le savoir ». La grande différence se trouve ici, « la formation publique aujourd’hui en France ce sont les savoirs que l’on met en avant et c’est assez catastrophique », déplore Patrice Baccou.

La solidarité au cœur du développement des Calandretas

Les calandretas continuent de se développer lentement avec « une à deux nouvelles écoles chaque année » selon le Patrice Baccou. Même s’il y a une « grosse dynamique » autour de ces écoles, elles restent sous un statut associatif et requirent donc « un investissement des parents ». Dans ces établissements, « les parents ont leur place et participent tous ensemble aux projets éducatifs, collectifs et coopératifs en lien avec l’éducation des enfants », explique le directeur. Pour soutenir ces écoles, diverses structures de soutien ont vu le jour, telles que le Village Occitan à Béziers, qui génère des fonds chaque année. Aujourd’hui pour Patrice Baccou « il est fondamental dans notre société actuelle de travailler des pédagogies comme celles-ci qui éduquent à la citoyenneté, parce qu’être citoyen, c’est chaque jour que ça se travaille ».

> Le traditionnel rassemblement des élèves des Calandretas aura lieu jeudi 25 avril à Bessilles près de Montagnac. L’occasion pour ces écoles Occitane de se réunir autour d’activités ludiques et de mettre à l’honneur leurs enseignements.
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Les commentaires (1)
mylouze Il y a 6 jours Le 28/04/2024 à 13:56

Il faut construire plus de zones commerciales et de lotissements le long de la rocade au lieu de préserver des cultures improductives et inutiles.

wareb