Ligne à grande vitesse Montpellier-Perpignan : Alerte LGV Thau interpelle la SNCF sur la possibilité d'un autre tracé

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  • Un moment musical a ponctué ce rassemblement organisé au domaine de Creyssels, à Mèze.
    Un moment musical a ponctué ce rassemblement organisé au domaine de Creyssels, à Mèze. - V. G.
Publié le , mis à jour

Si l’espoir est mince, l’association croit à un projet différent de celui de la SNCF pour relier Montpellier à Béziers.

Ils continuent d’y croire. Les militants de l’association Alerte LGV Thau (ALT) ont réuni une centaine de personnes, samedi, au domaine de Creyssels, à Mèze, pour un moment partagé, une balade et plusieurs prises de parole. Une façon de rappeler que le collectif est toujours actif, attentif à l’évolution du sujet de Ligne nouvelle Montpellier-Perpignan (LNMP), et d’affirmer que la résignation n’est, à ce jour, pas une option.

"On milite avec intelligence et en remettant les choses dans leur contexte"

Il y aurait pourtant des raisons de douter d’un retour en arrière sur ce projet ferroviaire dont les origines remontent aux années 1990. ALT, qui s’intéresse à la phase 1 du projet entre Montpellier et Béziers, alerte depuis fin 2021 sur les conséquences à prévoir sur le bassin de Thau. Dans la ligne de mire du collectif, on retrouve notamment "le viaduc de 20 à 28 mètres de haut et 1,4 km de long à Poussan", "le risque de pollution de l’étang de Thau en cas d’accident", "les 17 zones de captage d’eau potable concernées par le projet (donc celui d’Issanka)", "le creusement de la Gardiole" ou encore "l’impact sur 55 sites du réseau Natura 2000". Sachant que la gare de Sète serait privée "à 80 % du trafic TGV".

Le tracé de la première phase et les zones les plus sensibles.
Le tracé de la première phase et les zones les plus sensibles.

En réalité, ALT revendique l’utilité d’une ligne nouvelle. "Nous avons conscience que la ligne actuelle, sur le littoral entre Sète et Agde, n’est pas viable sur 50 ans en raison de la montée des eaux", précise Félix Caron, le président d’ALT. Pour autant, le projet actuel paraît "inenvisageable" et l’association répète avec détermination son opposition.

Un autre tracé proposé

"On n’est pas comme des “anti” purs et durs, se défend le président. On milite avec intelligence et en remettant les choses dans leur contexte. La SNCF s’appuie sur un débat public daté de 2009, dans le but de faire circuler des TGV voyageurs jusqu’à 320 km/h entre Montpellier et Perpignan. Pour que les trains atteignent cette vitesse, le tracé droit être rectiligne. Il traverse donc les zones sensibles et contribue à la création de plusieurs viaducs. Nous proposons un tracé pensé pour une circulation des trains à 220 km/h, dans le respect de l’environnement, de notre patrimoine et de nos paysages." Un parcours qui serait plus sinueux pour épargner les zones à risques, et supporterait les dénivelés pour éviter la création de viaducs ferroviaires.

"Répondre aux besoins de demain"

Pour la SNCF, la Ligne nouvelle Montpellier-Perpignan est le "dernier maillon restant à construire" pour assurer la continuité de la grande vitesse entre la France et l’Espagne. Une ligne, rappelle-t-elle, inscrite parmi les priorités retenues par l’État dans la Loi d’Orientation des Mobilités de 2019. Ce nouveau tronçon ferroviaire est nécessaire, indique encore la SNCF, "pour répondre aux besoins de déplacement de demain" : les réseaux routiers, dont l’autoroute A9, "sont aujourd’hui saturés", et la ligne ferroviaire actuelle "ne peut déjà plus accueillir de trafic supplémentaire". Si la phase 1 a été déclarée d’utilité publique le 16 février 2023, l’association ALT a saisi le Conseil d’État, en avril, d’un recours en annulation. Sur son site dédié, la LNMP affiche un début des travaux de la phase 1 "avant fin 2029" pour une mise en service "à l’horizon 2034". Coût total : 6,12 Mds € (2,04 Mds € pour la seule phase 1).

À ce jour, cette option ne retient pas l’attention de la SNCF. "En quinze ans, les circonstances ont suffisamment changé pour qu’un débat soit relancé", estime, pour sa part, l’avocate montpelliéraine Hélène Bras, qui défend l’association. Elle participait, vendredi, à une réunion de la commission intercommunale d’aménagement foncier (CICAF), en présence d’agriculteurs, des services du Département de l’Hérault et d’un bureau d’études. L’occasion d’apprendre que la SNCF "recherche 1 800 ha dans le cadre des mesures ERC (pour Éviter, Réduire, Compenser, visant à réduire la perte de biodiversité). C’est tout de même préoccupant sur leurs intentions."

Enquête publique en… 2027

Si Sète Agglo est parmi les financeurs (12,4 M€) de la LNMP, plusieurs maires de l’Agglo soutiennent la proposition d’ALT, parmi lesquels Josian Ribes, le maire de Montbazin, présent samedi matin à Mèze. "Je soutiens depuis le début, dans le cadre de la charte de l’Observatoire du Pays de Thau. On nous dit qu’on va devoir payer pour une ligne qui ne va rendre aucun service au territoire, sans même créer une gare ! Tout ça pour gagner 18 minutes sur un Perpignan-Paris…"

Les études de conception sont toujours en cours, en attendant une nouvelle enquête publique sur le génie civil… en 2027.

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Les commentaires (13)
Anonyme142153 Il y a 12 jours Le 06/05/2024 à 08:44

Comme d'habitude il y a toujours une petite minorité pour s'opposer à un projet d'intérêt public !
A noter que dans ces opposants certains ont acheté leur bien sachant très bien que la LGV allait passer à proximité de la propriété convoitée ; ils se sont tout de même portés acquéreurs et maintenant ils s'opposent à ce projet ! ! !
Une certaine logique !

Anonyme196419 Il y a 12 jours Le 05/05/2024 à 11:27

3 milliards pour gagner 10 mns!! Et à Sète, la ville est oubliée. En Espagne pas de gares trop loin des villes principales sans moyens de jonction. Ex nouvelle gare de Montpellier, un cul de sac..

buratino di ferro Il y a 13 jours Le 05/05/2024 à 10:07

la ligne au départ devait être mixte voyageurs et fret : il faut 50 ans en France pour construire un équipement public , un record mondial dont on peut être fier