Plus d’un tiers des zones humides de Méditerranée pourraient disparaître sous les eaux d’ici 2100, la Camargue particulièrement menacée
Une étude publiée ce jeudi 16 mai dans la revue Conservation Biology alerte sur les conséquences du réchauffement climatique en Méditerranée. 320 zones humides côtières du bassin méditerranéen pourraient disparaître sous les eaux d’ici 2100.
Triste constat que celui fait par la revue britannique Conservation Biology : dans une étude publiée ce jeudi 16 mai, la revue scientifique alerte sur les risques de submersion marine qui menace plus d’un tiers d’être des zones humides du bassin méditerranéen.
La faute au réchauffement climatique, qui menace dans le même temps de détruire un habitat précieux pour les oiseaux côtiers.
Quatre fois Paris submergé en Camargue
En raison de la montée des eaux, plus de la moitié des zones humides côtières dans le monde pourraient disparaître, englouties sous les eaux, d’ici à 2100, ont déjà montré de précédentes études. Selon la définition du ministère de l’environnement, les zones humides sont des zones de transition à l’interface des milieux terrestres et aquatiques, caractérisées par la présence d’eau, en surface ou dans le sol.
À l’échelle du bassin Méditerranéen, Conservation Biology révèle que 34,4 % des 938 sites côtiers du pourtour méditerranéen, soit 320 zones humide côtières au total, sont menacés de disparition d’ici à 2100 par la hausse du niveau de la mer.
Le parc naturel régional de Camargue, plus grande zone humide française, "pourrait par exemple subir la submersion d’une surface de terre équivalente à quatre fois la superficie de Paris", indique un communiqué du Museum national d’histoire naturelle, qui a participé à l’étude avec l’Institut de recherche pour la conservation des zones humides méditerranéennes de la Tour du Valat.
Les oiseaux d’eau grandement menacés
Ces submersions pourraient être catastrophiques pour la population locale d’oiseaux. Parmi ces zones menacées figurent entre 54,1 % et 60,7 % de sites d’importance internationale pour les oiseaux d’eau, comme les flamants roses, les avocettes élégantes ou le canard chipeau, notamment lors de la période d’hivernage ou de nidification. Ces oiseaux ne disposant pas d’habitat alternatif, ces menaces pourraient "affecter négativement" leur nombre et les écosystèmes qui y sont associés.
Autre mauvaise nouvelle : "ces chiffres sont sans doute sous-estimés", notent les auteurs de l’étude, soulignant que de nombreuses zones côtières, notamment en Espagne, n’ont pas été incluses et que d’autres menaces (érosion côtière, salinisation, surtourisme…) n’ont pas été prises en compte.
Pour toutes ces raisons, les chercheurs recommandent "la mise en place urgente de mesures d’adaptation" dans ces sites, comme la construction de digues mais surtout, plus efficaces à long terme, la mise en place de solutions fondées sur la nature (fixation de dunes avec de la végétation) ou encore une extension des aires protégées pour lutter notamment contre une urbanisation non maîtrisée.
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