Les étudiants des Beaux-arts de Nîmes invitent à regarder Aubais autrement
Un parcours artistique de 3 kilomètres autour du village, ponctué d'oeuvres créées spécialement pour l'occasion par les étudiants, en s'inspirant des lieux et du paysage.
Les Artistes nomades, qui pendant des années ont accueilli des centaines de visiteurs aux Quatre saisons de l’art à Aubais, sont de retour avec une proposition singulière. Ils ont invité les étudiants des Beaux-arts de Nîmes pour une exposition en plein air. "Le but était de redécouvrir les paysages, de créer un temps pour décaler le regard, voir les évolutions du village", explique Cyril Nicolaieff. Le résultat est plein de surprises, un sentier de trois kilomètres avec des œuvres de treize étudiants. "Beaucoup ont travaillé autour de l’espace, de la nature, mais chacun a pris des angles différents", explique la jeune Alix Jolly. Un lien se tisse pourtant rapidement entre les œuvres, réunies par la "volonté de s’insérer dans le paysage sans le brusquer", en douceur, avec modestie, délicatesse.
"S’insérer dans le paysage sans le brusquer"
Avant l’exposition intitulée "Des choses, de la nature", les étudiants ont séjourné sur place pour s’imprégner du lieu et de son histoire. Le parcours commence avec un étonnant piano préparé de Ronan Autard, invitant les visiteurs à l’activer en tirant sur un lanceur de boules de flipper.
Au-dessus de la noria, Alix Jolly s’empare de la symbolique du château voisin pour une vaste oriflamme célébrant la nature, à partir de teintures végétales. Elle poursuit avec des photos prises dans la manade voisine La Virdoulenque, où positionnée sur la bétaillère, elle décale le regard.
Parfois, les interventions sont très discrètes, comme Lucie Bourgoing qui panse un mur avec du papier de soie ou Jade Lesieur-Bidel, qui prend soin d’un Bois dormant, l’enveloppant dans une couverture…
L’une des œuvres les plus impressionnantes est signée Patite, qui investit un lieu improbable, l’ancienne station d’épuration, avec une installation où les pierres se transforment en instrument de musique.
En s’inspirant de dessins de paysages réalisés sur place, Noa Rémond disperse ses Tisseries, entre les arbres, pans de laine tissés que le regard peut traverser dans des cadres de bois où se mélangent la nature et la main de l’artiste, jouant avec l’environnement.
Certains artistes s’emparent aussi du bâti vernaculaire. Avec Mnémosyne, Emmanuel Hinkel enchâsse un petit maset dans de grandes tresses d’olivier. Séphora Markusse imagine une aile pour un moulin inachevé qui n’en a jamais eu. Près d’un ancien menhir, Fiona Montalva plante des pierres et trace une nouvelle perspective en tondant l’herbe d’un champ voisin, invitant le regard à s’enfoncer dans la verdure printanière.
Après une petite boîte où Hortense Vieuxmaire cache une petite mésange, les visiteurs sont invités à méditer en fin de parcours sur les bancs d’Estelle Ouamba-Yves et Héloyse Anton, pensés comme des livres d’or où chacun peut laisser un petit graffiti en souvenir…
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