Guerre en Ukraine : cyberattaques, preuves… comment la Russie tente-t-elle d’effacer les traces de ses crimes ?
Vladimir Poutine penserait déjà à l’après-guerre, notamment en voulant mettre la main sur les preuves des crimes de guerre perpétrés par son armée en Ukraine.
Alors que la situation au nord de l’Ukraine devient critique pour les hommes de Volodymyr Zelensky, les pays alliés de Kiev doivent faire face à une autre guerre. La Russie multiplie les cyberattaques et cherche à récupérer les preuves de ses crimes de guerre, pour notamment échapper à la justice, rapporte le magazine Géo.
"Éviter les poursuites"
Si le conflit perdure entre les deux pays, le Kremlin se projette déjà dans l’après-guerre. Depuis le début de l'"opération militaire spéciale" lancée par Poutine en septembre 2022, les cyberattaques à l’encontre de l’Ukraine et de ses pays alliés (à savoir la Pologne, la Lituanie, l’Allemagne, les États-Unis et l’Estonie) se sont considérablement multipliées et se comptent par milliers.
Les inquiétudes de Vladimir Poutine ne se portent pas tant sur les difficultés rencontrées sur le front mais plutôt sur ce qu’il pourrait se passer pour la Russie après le conflit, indique Rhiannon Neilsen, chercheuse en cybersécurité au Centre pour la sécurité et la coopération internationales (CISAC) de l’université de Stanford, citée par War on the Rocks.
"Des pirates informatiques russes des services fédéraux de sécurité et de la direction principale des renseignements auraient pris pour cible le bureau du procureur général de l’Ukraine, l’entité chargée de documenter les crimes de guerre commis par les combattants russes sur le sol ukrainien", a-t-elle souligné tout en ajoutant que la Cour pénale internationale a elle aussi été victime.
"Éviter les poursuites", tel est l’objectif de la Russie en voulant mettre la main sur les preuves des crimes de guerre commis par son armée.
La chercheuse en cybercriminalité n’est que peu hésitante sur les motivations de ces attaques. "Si les pirates russes parviennent à récupérer des informations relatives à des affaires de crimes de guerre, leur objectif (selon le bureau du procureur général ukrainien) sera d’extrader les auteurs présumés affiliés à la Russie afin qu’ils échappent aux poursuites. Ils peuvent aussi faire croire que les forces ukrainiennes ont commis des crimes de guerre : mutilation de cadavres russes, viol de soldats russes ou torture de prisonniers de guerre russes", a expliqué Rhiannon Neilsen.
J'ai déjà un compte
Je me connecteVous souhaitez suivre ce fil de discussion ?
Suivre ce filSouhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?