La feria de Nîmes en immersion : "J’ai joué de la place du marché à celle de la Calade avec la fanfare Les Peillasses"

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  • "Je me place entre les trompettes. Surtout, ne pas se planter."
    "Je me place entre les trompettes. Surtout, ne pas se planter." Midi Libre - Alexis BETHUNE
  • Les Peillasses, une fanfare qui déménage.
    Les Peillasses, une fanfare qui déménage. MIDI LIBRE - Alexis BETHUNE
  • A la place de la Calade, "la Mecque  des fanfares".
    A la place de la Calade, "la Mecque des fanfares". MIDI LIBRE - Stéphane Barbier
Publié le , mis à jour

Pour vivre la feria de l’intérieur, on a revêtu la veste bleue d’une des meilleures fanfares du Gard. Et tenté d'accompagner les musiciens au saxo…

Ça fait quoi de jouer avec une fanfare et de participer à l’énergie de la fête ? Voilà un moment que la question me trotte dans la tête, moi, le saxophoniste du dimanche. Quitte à tenter une immersion pour le journal, autant que ce soit avec une fanfare de renom. Va pour Les Peillasses ! "On est probablement la fanfare la plus ancienne, après les Bidochons qui viennent de se reformer, me précise Anne la présidente, au téléphone. Nous on existe depuis 1996. Bon, parlons pratique. Je vais vous trouver une veste bleue turquoise. Mettez un tee shirt rock ! Par contre si vous prenez votre saxo, essayez de ne pas mettre notre set à l’envers…"

"Ici, c'est esprit famille"

Ce soir, on a rendez-vous sur le boulevard Victor-Hugo. Mes nouveaux copains me payent des bières. "Ici, c’est esprit famille, me dit Lionel, le tromboniste, présent depuis 1998. Tu vas voir, la fanfare, c’est rencontre et partage." Les Peillasses, c’est une fanfare multigénérationnelle, qui va du trompettiste Sacha, dit "le petit" trompettiste à Odette "Ma" au tuba. C’est aussi une bande de copains venus de tous milieux professionnels. "Le tromboniste, là, il est médecin, lui travaille à Castorama et moi, je suis courtier en financement !", sourit Nicolas. Anne la présidente arrive avec ma veste, bleue turquoise à pompons et boutons or. Elle est large et je ne suis pas bien épais. Qu’importe. J’ai l’impression de ressembler à un colonel d’une République bananière.

On me prévient que Jimmy, le chef de pupitre saxo, est absent. Lui, c’est un cador. J’espère que je ne ferai pas trop honte à la troupe.

On quitte le Victor-Hugo. La sono voisine est trop forte, on n’arrivera pas à se faire entendre. Ça fait un peu pester Lionel, qui trouve que la feria ne fait pas assez de place à la musique de rue. Direction la place du Marché. On se pose juste devant la fontaine au crocodile. Thomas installe sa batterie, qu’il trimballe depuis Montpellier. Je me place près de Roger, mon comparse saxophoniste et aussi des trompettes, qui jouent comme moi en si bémol. Je vais essayer de les suivre.

"Ne pars pas maintenant. On va à la Calade, c’est la Mecque des fanfares."

"Hallelujah !" me crie Anne la présidente. Cool, je connais ! C’est parti pour le morceau de Leonard Cohen, version cuivrée. Tout de suite un attroupement se crée autour de nous. On enchaîne. U2, Pierre Bachelet, Johnny. Le plus traître c’est les paroles ! Les Peillasses les revisitent. Que je t’aime devient J’ai la flemme ! Et With or without you "avec ou sans toi". Le public danse, s’agglutine. Et puis surtout s’immerge dans la fontaine du crocodile. Une fille boit l’eau du croco et la recrache, des gars tentent de grimper sur la bête. Quand on attaque Les Corons, une bande (du Nord ?) accourt pour chanter avec nous.

Le set se termine, je suis aux anges. Boris, au trombone vient me voir, tout content : "Alors, ça t’a plu ?" Camille, la tubiste, me prévient : "Ne pars pas maintenant. On va à la Calade, c’est la Mecque des fanfares." On traverse l’Ecusson : on a fière allure instruments sur le dos, batterie sur chariot, à fendre la foule dans nos blasers bleus. Arrivés sur la place, on s’installe sur les marches du théâtre, on récupère les pichets de bière de la fanfare précédente, Thomas pose ses cymbales tape ses baguettes, Stéphane souffle dans le Souba et hop ! C’est reparti ! Le répertoire s’étoffe. Black Eyed Peas, Maroon 5, encore les Corons… Parfois la structure est un peu complexe. Doudou, le trompettiste à perruque, me partage alors une partition. Surtout ne pas se planter…

Depuis le haut des marches, le spectacle est extraordinaire. Le public, ici, est à fond fanfare ! Des fans des Peillasses ! Ils chantent, dansent, font la chenille. Je reconnais l’instit de mon fils, quelques copains, un ancien du commissariat de Nîmes… A la fin, je n’ai plus de lèvres. Les musiciens rigolent. "Attends, on risque de faire un dernier set un peu après !" Ils ont de l’endurance dis-donc… Je m’apprête à rendre ma veste de colonel. "Tu peux la garder, ça te fera un souvenir", sourit Anne. "Tu reviens jouer demain ?" me demande Sacha. Chiche ?

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Les commentaires (1)
Bougon 30 Il y a 14 jours Le 19/05/2024 à 17:07

Une des meilleures après Attila, Les Cadors, Les ex-Bidochons, bref Tous sont dans un état d'esprit exemplaire, ambiance assurée.
La musique est un language universel, bien plus que les mots et sans barrière de la langue.