L’ONG Project Rescue Ocean mise sur "les jeunes générations, le civisme et le bon sens" pour sauver les océans

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  • Les bénévoles se sont affairés toute la journée du samedi 18 mai pour nettoyer les berges de l’Orb, entre Sauvian et Sérignan.
    Les bénévoles se sont affairés toute la journée du samedi 18 mai pour nettoyer les berges de l’Orb, entre Sauvian et Sérignan. Diane Petitmangin - Midi Libre
  • Benoît Schumann, le fondateur et président de l’ONG, a participé à la Fête de l’Orb en compagnie de sa fille.
    Benoît Schumann, le fondateur et président de l’ONG, a participé à la Fête de l’Orb en compagnie de sa fille. Diane Petitmangin - Midi Libre
  • Avec le concours précieux de Bayou canoë, les volontaires ont arpenté les berges de l’Orb à pied mais aussi en canoë pour débusquer les déchets.
    Avec le concours précieux de Bayou canoë, les volontaires ont arpenté les berges de l’Orb à pied mais aussi en canoë pour débusquer les déchets. Diane Petitmangin - Midi Libre
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Diane Petitmangin

L’ONG fondée en 2014 par Benoît Schumann était sur les rives de l’Orb, samedi 18 mai, pour mener une collecte et une opération de sensibilisation du grand public à la question des déchets sauvages.

C’est en 2014 que Benoît Schumann, le fondateur et président de Project Rescue Ocean, collecte son premier kilo de déchets sur la plage, entre Sérignan et Sauvian. Une révélation ! Depuis l’ONG a parcouru un sacré bout de chemin et a essaimé de nombreuses antennes en France et à l’international. À l’occasion de la Fête de l’Orb et du nettoyage des rives du fleuve, ce samedi 18 mai, entre Sauvian et Sérignan, lui et Didier Bardy, le responsable de l’antenne biterroise, font le point sur les défis à relever.

Comment expliquez-vous le succès de Project Rescue Ocean ?

Benoît Schumann : J’avais envie de sensibiliser mon entourage, bien sûr, mais aussi mon milieu professionnel, celui des pompiers, et sportif, le rugby, pour montrer qu’on pouvait replacer l’humain au centre de la problématique environnementale. Parce nos comportements, nos mauvaises habitudes ont un effet direct sur la nature en raison de ces déchets sauvages. J’ai utilisé les réseaux sociaux pour publier des photos et des vidéos et lancer des appels à mobilisation. Et de là sont arrivés les premiers partenaires et sponsors biterrois, qui nous ont permis de financer nos matériels pour multiplier des actions comme celles de ce samedi, avec des moyens logistiques adaptés : gants, quad, remorque, camion, etc.

David, l’un des bénévoles de PRO, pèse et trie les déchets collectés par ses camarades du jour.
David, l’un des bénévoles de PRO, pèse et trie les déchets collectés par ses camarades du jour. Diane Petitmangin - Midi Libre

Le sujet de l’environnement ou de la protection de la nature peut être un sujet qui divise aujourd’hui – est-ce qu’il faut tendre vers le zéro déchet ? Est-ce qu’il faut être végan ? – mais nous, on est au-delà de ces polémiques. Il s’agit simplement d’un retour au civisme et au bon sens.

L’association affiche des résultats de plus en plus conséquents, non ?

Depuis neuf ans, on a collecté plus de 657 tonnes de déchets sauvages à travers nos actions. On a également multiplié les antennes : la première est née à Béziers et aujourd’hui, on en a 45 dans toute la France et dans le monde. Et ce qu’on fait sur l’Orb, c’est plus qu’une collecte, c’est une opération de sensibilisation du grand public. Pour montrer que c’est facile et convivial de s’engager.

Vous insistez particulièrement sur l’éducation des jeunes ?

Tout à fait et, d’ailleurs, on a été accrédité par l’Éducation nationale pour notre sensibilisation écocitoyenne en milieu scolaire et on est membre club de l’Unesco, c’est-à-dire qu’on défend des valeurs universelles de paix fédérées autour de la cause environnementale. Il faut en passer par l’éducation des plus jeunes, c’est pour cela qu’on a mis en place la PRO Academy, qui ne fait que des interventions dans les écoles. En 2023, 13 000 enfants ont été formés dans tout le pays et à travers le monde.

Une collecte déjà édifiante en fin de matinée, ce samedi 18 mai, à Sérignan.
Une collecte déjà édifiante en fin de matinée, ce samedi 18 mai, à Sérignan. Diane Petitmangin - Midi Libre

Didier Bardy : On a par exemple le lycée Marc-Bloch, qui est super investi. Lors des journées d’intégration des classes de 2ndes, ils font nettoyage de plage et de rivière pendant toute une semaine lors de sorties vélo. Et ils ont des classes qui ont créé des mini-entreprises autour de la question des déchets. Ça permet de garder espoir…

Est-ce que c’est un problème de générations ?

Didier Darby : Sans doute… Il y a trente ans, on implantait encore des décharges municipales n’importe où, notamment près des rivières. Et il y a plein de gens qui ne comprennent pas pourquoi on fait ça. On entend beaucoup de discours, du type : "Je ne suis pas là pour ramasser les merdes des autres" ou "on n’a qu’à le faire faire par des prisonniers"… Mais c’est rejeter sa propre responsabilité sur les autres.

Benoît Schumann : C’est surtout un problème de méconnaissance du milieu naturel, du cycle de l’eau que ce soit le circuit du pluvial ou des eaux usées, la différence entre un fleuve, une rivière ou un ruisseau, de savoir où va finir un déchet jeté au bord de la route… Notre rôle, c’est d’agir avec motivation et espoir autour de notre charte d’engagement écocitoyen et d’avoir toujours des objectifs.

Quel est justement votre prochain objectif ?

Benoît Schumann : L’ONG s’est fixé comme but, pour 2030, de collecter un million de kilos de déchets sauvages et d’atteindre plus de 100 000 enfants diplômés "Sauveteurs des océans".

Des tonnes de déchets sur les rives et au fond de l’Orb

Avec le précieux concours de Bayou canoë et des lycéens de Marc-Bloch, les bénévoles se sont succédé tout au long de la journée, de 9 h à 18 h, pour ramasser les déchets le long des rives de l’Orb, entre Sauvian et Sérignan. Certains d’entre eux, tels Didier Bardy, le responsable de l’antenne biterroise, ont même plongé dans les eaux du fleuve, malgré une très mauvaise visibilité, pour y trouver des pneus, pièces métalliques et autres rebuts plastiques.

Équipés de sacs en jute, de gants et de pinces, les volontaires du jour se succèdent pour peser puis déposer leurs trouvailles sur la grande bâche. "On trie d’abord car le verre, les bouteilles plastique, les canettes de soda sont recyclés, ainsi que les mégots de cigarette", détaille un bénévole. Le reste finit dans la grande benne à côté.

"C’est la 4e Fête de l’Orb que l’on organise. La première année, on était 50 à se mobiliser et on a "récolté" 800 kg et lors des 2e et 3e opérations, on a fait 3 tonnes et 3,5 tonnes !", indique Didier Bardy. Pour cette édition 2024, le "score" est de 1,097 kg ramassés.

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