La colossale désillusion du MHB éliminé après une lourde défaite face aux Allemands de Kiel en Ligue des champions

Les larmes de Rémi Desbonnet, la rage contenue de Valentin Porte contrastant avec celle d’un Samir Bellahcène, dans les coulisses de l’Arena de Kiel, la scène résumait à merveille le dénouement shakespearien de ce quart de finale retour.

Neuf buts à défendre dans une Wunderino Arena plus chaude qu’un 14 juillet sur une plage de La Grande-Motte. Face à des quadruples champions d’Europe bien décidés à laver l’affront subi à l’aller, Montpellier pouvait s’attendre à un drôle de comité de réception. Les Héraultais n’ont pas été déçus. Dans le rôle de l’exécuteur des basses œuvres, le pivot Patrick Wiencek avait le profil parfait. 30 secondes de jeu, l’Allemand avait déjà envoyé Monte au sol, puis Stas Skube en guise d’avertissement. Les Zébres n’allaient pas ouvrir en grand la route de Cologne.

Un début de match sous très (trop ?) haute tension. Une arène totalement blanche et noire qui rugissait à chaque coup d’éclat. Le rouge contre Overby pour un atemi à la gorge de Valentin Porte ne faisait qu’attiser ce feu.

"Wir sind Kiel"

Montpellier dans tout ça ? Le MHB tenait le coup. Avec ses arguments et sans tendre l’autre joue. À l’image d’un Valentin Porte, capitaine exemplaire, qui prenait autant qu’il distribuait. Mais Kiel parvenait à prendre petit à petit l’ascendant, à la faveur d’un 4-0 (13e-15e), la température de la salle passait de brûlante à incandescente. Puis infernale quand Mrkva, rentré à la place d’un Bellahcène en difficulté, se mettait sur le chemin des tirs héraultais.

"Wir sind Kiel" (nous sommes Kiel) hurlait la Wunderino Arena. À la pause, Kiel avait déjà remonté 5 buts et refait la moitié de son retard. (17-12). Il fallait tenir, ne pas laisser le THW espérer un exploit. Et pourtant, l’exploit était à portée pour les “Kielers”. "On a montré qu’on pouvait être une équipe qui se bat jusqu’au bout", savourait Filip Jicha, le coach des Allemands. Car ses joueurs ont réussi à renverser le Pic Saint-Loup tout entier. A 15 minutes de la fin de cette double confrontation, Montpellier n’avait pourtant pas lâché un pouce de terrain avec ses 5 buts de retard.

10 minutes sans but

Mais les coéquipiers de Diego Simonet allaient subir un black-out de 10 minutes, incapable de marquer le moindre but dans le money time. Remi Desbonnet a retardé l’échéance avant que Bylikk ne fasse explorer la Wunderino Arena à 4 minutes de la fin du match en marquant le but qui permettait à Kiel d’égaliser.

"On ne peut s’en prendre qu’à nous. C’est l’inverse de l’aller. On s’est tiré une balle dans le pied nous-mêmes", soufflait Karl Konan, marqué comme ses coéquipiers par cet échec.

"Je suis fier de ces gars, de nos fans qui ont cru en nous, qui ont cru que nous réussirions à renverser le match", savourait de son côté le coach de Kiel. "C’est une vraie nuit magique", souriait-il en réponse à cet exploit qu’il appelait de ses vœux lors du match aller.

Kiel finissait le boulot en inscrivant son 31e but de la soirée, celui du +10. Bryan Monte avait l’occasion d’arracher une séance de tirs au but à 5 secondes de la fin du match mais le tir du Brésilien finissait dans les bras d’un Mrkva euphorique.

"On ne pouvait pas gagner mais on pouvait se qualifier, concédait Patrice Canayer. Malheureusement, on n’a réussi ni l’un, ni l’autre. Parce que Kiel a été plus fort que nous physiquement et mentalement. On n’a pas su tenir la pression sur 60 minutes."

Le technicien ne verra donc pas Cologne en juin prochain. Patrice Canayer tire sa révérence européenne sur cette élimination. Un combat de titans sur deux matches intenses. Mais à la fin, ce sont les Allemands qui gagnent…