Mort de Nahel : "Aller au fond des choses, et vite" : quel est l’objectif de la reconstitution organisée ce dimanche à Nanterre ?
La justice organise ce dimanche 5 mai 2024 à Nanterre une reconstitution des faits ayant conduit au décès de Nahel, ce jeune de 17 ans tué le 27 juin 2023 par un tir de police, un drame qui avait entraîné des émeutes d’une intensité exceptionnelle.
"Pour la première fois, toutes les parties seront confrontées à leur déposition sur la scène du crime, c’est un moment fort", a souligné Me Nabil Boudi, le conseil de la mère de Nahel.
Selon des sources proches du dossier et l’avocat de la mère de Nahel, les deux policiers présents ce matin-là, dont Florian M., mis en examen pour homicide volontaire, ainsi que plusieurs témoins, seront présents. Le policier auteur du tir mortel portera une cagoule, pour éviter d’être reconnu, précise France info.
À partir de 9 heures
Les juges d’instruction souhaitent reproduire les faits sur les lieux du drame, avec tous les protagonistes du dossier. La reconstitution débutera à partir de 9 heures, ce dimanche 5 mai 2024, à l’angle du passage François Arago et du boulevard de la Défense, à Nanterre.
Non loin de ce carrefour plutôt passant de Nanterre, ville située à l’ouest de Paris, certains bâtiments portent encore les marques des nuits d’émeutes qui avaient suivi la mort du jeune homme.
L’usage de l’arme était-il légitime ?
Écoles, tribunaux et autres bâtiments publics attaqués, magasins pillés… Des dégâts estimés à un milliard d’euros ont été enregistrés à travers le pays, selon un rapport du Sénat.
L’enquête sur la mort de Nahel, devenue un symbole du débat sur les violences policières, doit notamment établir si l’usage de l’arme à feu était légitime.
Selon des éléments de l’enquête, après une course-poursuite, le véhicule conduit par Nahel avait été arrêté par la circulation. Une première version policière, selon laquelle l’adolescent aurait foncé sur le motard, a rapidement été infirmée par une vidéo de la scène diffusée sur les réseaux sociaux.
On y voit les deux policiers sur le côté du véhicule, braquant le conducteur de leurs armes. L’un d’eux lui tire dessus alors que le véhicule redémarre.
La voiture s’était ensuite encastrée dans un bloc de béton, quelques dizaines de mètres plus loin.
Qu’en est-il de Florian M. ?
Florian M., âgé de 38 ans au moment des faits, a été placé en détention provisoire pendant cinq mois. Il a été libéré et placé sous contrôle judiciaire en novembre après plusieurs demandes de son conseil.
Après la remise en liberté du policier, Mounia, la mère de Nahel qui l’élevait seule, avait appelé à un rassemblement auquel plusieurs centaines de personnes s’étaient rendues dans le calme.
"Un policier tue un enfant, arabe ou noir, devient millionnaire et sort de prison, retrouve sa famille tranquillement pour les fêtes", avait-elle déploré dans une vidéo, en référence à la cagnotte qui a récolté plus de 1,6 million d’euros en soutien à la famille du policier.
Quel objectif ce dimanche ?
Lors de la reconstitution ce dimanche, les enquêteurs vont chercher à identifier les paroles prononcées juste avant le tir car elles ne sont pas claires dans la vidéo de l’intervention.
"L’instruction est très efficace. Les magistrats veulent aller au fond des choses, et vite", souligne, auprès de notre consœur de France info, l’avocat du policier auteur du tir.
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