Guerre en Ukraine : pas de trêve olympique, une "zone tampon" à Kharkiv... le point sur la situation
Tous les jours, Midi Libre fait le point sur la situation en Ukraine. Ce vendredi 17 mai 2024, découvrez les dernières actualités autour de ce conflit.
La Russie crée une zone tampon dans la région ukrainienne de Kharkiv, selon Poutine
Vladimir Poutine a déclaré vendredi que les forces russes avançaient dans la région ukrainienne de Kharkiv tout en créant une "zone tampon" à proximité de la frontière avec la Russie, ajoutant que la prise de la ville même de Kharkiv ne faisait pas partie de leur plan pour le moment. Le président russe, qui a tenu ces propos lors d'une conférence de presse en Chine, a affirmé que la récente poussée russe dans la région de Kharkiv était une réponse aux bombardements ukrainiens sur les régions frontalières en Russie telles que Belgorod. "Quant à ce qui se passe dans la direction de Kharkiv, c'est aussi leur faute car ils ont bombardé et continuent, malheureusement, de bombarder des quartiers résidentiels dans les zones frontalières, y compris Belgorod", a-t-il dit. "J'ai dit publiquement que si cela continuait, nous serions obligés de créer une zone de sécurité, une zone tampon. C'est ce que nous faisons", a-t-il ajouté.
Interrogé sur une potentielle tentative de s'emparer de la ville de Kharkiv, Vladimir Poutine a répondu qu'il "n'existait pas de plan allant dans ce sens à ce jour". Selon des responsables russes, l'Ukraine a lancé une attaque de drones conséquente contre la Russie au cours de la nuit de jeudi à vendredi, qui a tué deux personnes dans la région de Belgorod et mis le feu à une raffinerie de pétrole à Touapsé, sur la mer Noire. Le gouverneur de la région de Belgorod, Viatcheslav Gladkov, a déclaré qu'une mère et son fils de quatre ans avaient été tués alors qu'ils circulaient en voiture. L'incendie de la raffinerie de Touapsé a été éteint, ont dit les autorités locales. L'étendue des dégâts n'était pas connue dans l'immédiat.
La raffinerie avait fait l'objet de plusieurs mois de réparations, qui n'ont été achevées que fin avril, après un précédent incendie en janvier. À l'époque, une source ukrainienne avait également imputé cet incendie à des drones lancés par l'Ukraine, qui a, à plusieurs reprises, frappé des raffineries et causé d'importantes perturbations dans la production pétrolière russe. La raffinerie de Touapsé a une capacité annuelle de 12 millions de tonnes, soit 240 000 barils par jour, et approvisionne principalement la Turquie, la Chine, la Malaisie et Singapour. Le ministère russe de la Défense a déclaré que les systèmes de défense russe avaient détruit 102 drones aériens ukrainiens et six drones navals dans la mer Noire au cours de la nuit. En Crimée annexée, une sous-station électrique a été endommagée à Sébastopol, a déclaré le gouverneur pro-russe local Mikhaïl Razvojaev sur Telegram.
Il a précisé qu'il y aurait des "pannes isolées" et que les cours dans les écoles étaient annulés. Par ailleurs, l'armée ukrainienne a déclaré avoir abattu les 20 drones lancés au cours de la nuit par la Russie au-dessus des régions de Kharkiv, Poltava, Vinnytsia, Odessa et Mykolaïv. Le maire de la ville de Kharkiv, Ihor Terekhov, a signalé sur l'application de messagerie Telegram quatre explosions au cours de cette attaque, ajoutant que l'une des frappes avait provoqué un incendie. L'attaque a endommagé cinq bâtiments, dont un appartenant à l'administration locale, selon le gouverneur régional de Kharkiv, Oleh Syniehoubov, sur Telegram. Trois drones ont été abattus au-dessus de la région de Poltava sans faire de victimes ni de dommages aux infrastructures, a fait savoir le gouverneur régional, Filip Pronine. De son côté, le gouverneur régional de Mykolaïv, Vitali Kim, a déclaré qu'aucune victime n'était à déplorer après les attaques nocturnes.
Poutine sous-entend qu'il ne respectera pas de trêve olympique
Le président russe Vladimir Poutine a laissé entendre qu'il ne respectera pas la trêve olympique et poursuivra les combats en Ukraine pendant les JO de Paris, contrairement aux souhaits de son homologue français Emmanuel Macron. "Ces principes olympiques, y compris la trêve olympique, sont très justes. Mais peu de pays l'ont respectée dans l'Histoire, à l'exception de la Grèce antique", a dit, à la presse russe, M. Poutine a l'issue d'un déplacement de deux jours en Chine. Le dirigeant russe a ensuite sous-entendu que comme la Russie avait été exclue des Jeux de Paris à cause de son invasion de l'Ukraine, elle n'avait pas à se plier aux principes du Comité international olympique. "Les fonctionnaires sportifs internationaux violent aujourd'hui les principes de la Charte olympique à l'égard de la Russie en empêchant nos sportifs de participer aux JO sous leur drapeau, avec leur hymne national, mais ils veulent que nous nous pliions aux règles qu'ils nous imposent", a-t-il déclaré. "Pour exiger quelque chose des autres, il faut soi-même respecter les règles", a-t-il conclu.
M. Poutine a lancé son invasion de l'Ukraine en février 2022 et revendique l'annexion de cinq régions ukrainiennes. L'armée russe vient en outre de lancer une nouvelle offensive sur la région septentrionale de Kharkiv. M. Macron a assuré vouloir "tout faire" pour avoir une trêve olympique à travers le monde durant les JO. Il a affirmé que le président Xi Jinping lui avait apporté début mai son soutien. MM. Xi et Poutine, qui se sont vus longuement à Pékin jeudi, n'ont pas évoqué publiquement le sujet. La Russie avait déjà fait la guerre à la Géorgie durant les JO de Pékin de 2008, lorsque Tbilissi avait voulu reprendre le contrôle d'un territoire séparatiste soutenu par Moscou.
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