Guerre en Ukraine : le Kremlin dénonce les propos "dangereux" d'Emmanuel Macron, hackeurs russes contrôlés... le point sur la situation
Tous les jours, Midi Libre fait le point sur la situation en Ukraine. Ce vendredi 3 mai 2024, découvrez les dernières actualités autour de ce conflit.
Le Kremlin dénonce les propos "dangereux" de Macron et Cameron
Le Kremlin a jugé vendredi "très dangereux" les propos d'Emmanuel Macron sur l'envoi de troupes occidentales au sol en Ukraine et accusé le chef de la diplomatie britannique, David Cameron, d'alimenter une "escalade" dans le conflit. Dans une interview à The Economist publiée ce jeudi 2 mai 2024, le président français réitère sa proposition controversée d'envoyer des troupes au sol en Ukraine si l'armée russe venait à "percer les lignes de front". "Si les Russes devaient aller percer les lignes de front, s'il y avait une demande ukrainienne - ce qui n'est pas le cas aujourd'hui - on devrait légitimement se poser la question", dit-il notamment. Emmanuel Macron invite à ne pas "écarter a priori" cette option, expliquant qu'il s'agit de tirer les enseignements des premiers temps du conflit.
Les pays de l'Otan avaient en effet exclu de fournir chars et avions à l'Ukraine dans la guerre qui l'oppose à la Russie depuis février 2022, avant de changer d'avis. "C'est une déclaration très importante et très dangereuse", a réagi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, lors d'un point de presse. "La France, a-t-il poursuivi, à travers son chef d'Etat, ne cesse de parler de la possibilité de son implication directe, sur le terrain, dans le conflit en Ukraine." En visite jeudi à Kyiv, le ministre britannique des Affaires étrangères, David Cameron, a annoncé une enveloppe supplémentaire de 500 millions de livres sterling (près de 590 millions d'euros) pour fournir munitions et armements à l'Ukraine.
Il a précisé que Londres réunirait en juin ses partenaires internationaux pour collecter davantage de fonds au profit de l'Ukraine. Le Fonds international pour l'Ukraine, créé en 2022, regroupe le Royaume-Uni, la Norvège, les Pays-Bas, le Danemark, la Suède, la Lituanie, l'Islande, l'Australie et la Nouvelle-Zélande. Face aux attaques de drones russes, le Royaume-Uni insiste sur la nécessité de fournir à l'armée ukrainienne des bombes à guidage de précision, des modules de défense anti-aérienne et des missiles. David Cameron a estimé que les armes ainsi fournies par le Royaume-Uni pourraient servir "à frapper en Russie puisque la Russie frappe en Ukraine". Dmitry Peskov a dénoncé "une escalade directe", déplorant des propos inquiétants qui pourraient mettre en péril l'architecture sécuritaire européenne
L'Ukraine pourrait finir par entamer des discussions avec la Russie
L'Ukraine devra, à un moment donné, entamer des discussions avec la Russie afin de mettre fin à la guerre qui les oppose, a déclaré un responsable des services de renseignement ukrainiens dans une interview publiée jeudi. Le président ukrainien Volodimir Zelensky a rejeté à plusieurs reprises toute discussion avec le Kremlin, signant notamment un décret en 2022 déclarant officiellement toute négociation "impossible". Le général Vadym Skibitsky, numéro deux du directoire du renseignement militaire ukrainien (HUR), a dit à la revue The Economist que des discussions seraient nécessaires à un moment donné, comme c'est le cas dans toute guerre. "Le général Skibitsky dit qu'il ne voit pas comment l'Ukraine pourrait remporter la guerre sur le seul champ de bataille. Même si elle était capable de repousser les forces russes à ses frontières - une perspective de plus en plus lointaine-, cela ne mettrait pas fin à la guerre", écrit la revue.
"De telles guerres ne peuvent se conclure que par des traités, dit-il. A l'heure actuelle, les deux parties s'efforcent d'obtenir la 'position la plus favorable' avant d'éventuels pourparlers. Mais il suppose que des négociations sérieuses ne pourront débuter qu'au second semestre 2025 au plus tôt", indique The Economist. Volodimir Zelensky et d'autres responsables ont déclaré que la Russie ne serait pas invitée au sommet sur la paix qui doit se tenir en Suisse au mois de juin. Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmitro Kouleba, a déclaré cette semaine dans une interview accordée au magazine Foreign Policy que le but du sommet de juin était "de réunir les pays qui partagent des approches et des principes sur lesquels ils pourront engager d'autres actions".
"Ensuite, la communication avec la Russie pourrait être possible et la Russie pourrait participer aux négociations. Car, vous avez raison, en fin de compte, il n'est pas possible de mettre fin à la guerre sans les deux parties." Volodimir Zelensky a déclaré jeudi soir dans son allocution quotidienne que la réunion de juin serait "la première chance réelle de commencer à restaurer une paix juste".
"Toutes nos positions, que ce soit sur le champ de bataille ou en matière de diplomatie et de renseignement, se doivent d'être fortes maintenant", a-t-il dit. "Notre force, nos capacités, nos armes, notre unité avec nos partenaires, tout cela doit fonctionner d'un commun accord. Et cela fonctionnera."
Un groupe de hackeurs russes contrôlé
Les gouvernements allemand et tchèque ont accusé ce vendredi 3 mai 2024 un groupe de hackeurs russes contrôlé par Moscou d’une récente campagne de cyberattaques dans leurs pays, "un comportement malveillant" auquel l’UE a promis une réponse ferme. Les pays occidentaux sont depuis le début de l’invasion russe en Ukraine, en février 2022, en alerte maximum contre le risque d’attaques informatiques massives et d’opérations de désinformation orchestrées par la Russie.
La dernière en date, révélée conjointement par Berlin et Prague, est attribuée au groupe APT28 "qui est dirigé par les services de renseignement de la Russie", a déclaré vendredi la cheffe de la diplomatie allemande, Annalena Baerbock. "En d’autres termes, c’était une cyberattaque soutenue par la Russie contre l’Allemagne et c’est absolument intolérable et inacceptable", a affirmé la ministre.
Le gouvernement allemand a annoncé dans la matinée la convocation du chargé d’affaires de l’ambassade de Russie, "pour faire comprendre au gouvernement russe que nous n’acceptons pas ces actions". "Nous allons utiliser tout un éventail de mesures pour dissuader et réagir au comportement agressif de la Russie", a prévenu le ministère des Affaires étrangères.
La diplomatie américaine a, elle aussi, condamné ce vendredi les cyberattaques visant plusieurs pays européens et en attribué la responsabilité à la Russie. Cette dernière a jugé "infondées" les accusations.
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